Sexualité précoce pour 8% de jeunes filles au Burundi
Société

PANA, 16 janvier 2018

Bujumbura, Burundi - Huit pour cent est la moyenne nationale d’adolescentes ayant déjà eu précocement un enfant ou enceintes d’un premier enfant, révèle la 3ème Enquête démographique et de santé de 2016-2017(Edsb), effectuée par l’Institut des statistiques et des études économiques du Burundi (Isteebu). [Photo d'illustration : Groupe d’adolescentes à la sortie d'école au Burundi.]

Le dernier recensement général de la population et de l’habitat de 2008 a montré que les jeunes de moins de 25 ans représentent 65% au Burundi.

Ce taux de fécondité des adolescentes est élevé à 10% en milieu urbain, contre 8% dans le monde rural, selon les résultats de la même enquête auprès des femmes de 15-49 ans, sélectionnées et interviewées dans un échantillon de 16.620 ménages (3.180 en milieu urbain et 13.440 en milieu rural).

A Bujumbura, la capitale du Burundi, et à Ngozi, la troisième grande ville du pays, les taux respectifs de fécondité des adolescentes plafonnent à 12% et 15%, lit-on toujours dans l’enquête de l’Isteebu.

Au niveau des méthodes contraceptives, seulement 38% de femmes burundaises de 15 à 49 ans utilisent, au choix, des produits injectables, des implants ou des condoms, selon la même source.

Le taux tombe à 29% dans le cas des femmes en union qui utilisent n’importe laquelle de ces méthodes contraceptives modernes.

La sexualité précoce des jeunes adolescentes a pour graves conséquences : des grossesses non désirées, des abandons scolaires, des avortements clandestins, les mariages précoces, le Vih/Sida ou encore la stigmatisation sociale, témoignent certaines études sur la santé de la reproduction.

Au Burundi, la tradition ancienne condamnait à la mort ou à l’exil toute jeune fille qui souillait l’honneur familial par une grossesse en dehors du mariage, ce qui n'est plus le cas, modernité oblige.

Quant aux causes des grossesses précoces, le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) pointe, entre autres, l’appât du gain en argent, en cadeaux et autres notes scolaires non méritées, ou encore le manque de communication entre parents et enfants ainsi que la prolifération des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Les écoles primaires et secondaires du pays sont les plus fécondes en matière de grossesses précoces, avec une moyenne de 2.000 nouveaux cas par an, selon la même agence spécialisée des Nations unies.

A titre indicatif, une enquête du Fnuap montre que sur l’année 2015, 2.424 cas de grossesses chez de jeunes filles encore sur les bancs de l’école ont été enregistrées, dont 761 dans le primaire, et 1.663 dans le secondaire.

Pour l’année 2016, les jeunes filles qui sont tombées enceintes en milieu scolaire se sont élevées à 2.208, soit 1.519 à l’école primaire et 689 dans le secondaire.

Le ministère de la Santé et de la Lutte contre le Sida a un programme commun avec le Fnuap, axé sur l’amélioration de l’accès à l’information, le renforcement du système sanitaire ainsi que la formation des éducateurs pour éviter les grossesses et mariages précoces au Burundi.