Grève des enseignants : pour le Cndd "la patience a atteint ses limites"
Politique

@rib News, 17/04/2010

DECLARATION DU PARTI CNDD AU SUJET DE LA GREVE DES ENSEIGNANTS DU PRIMAIRE ET DU SECONDAIRE

Nyangoma Leonard, président du CNDDSuite aux grèves répétitives des enseignants et face à la situation actuelle de blocage où les rares informations à travers les média sont loin de tranquilliser parents et élèves plus qu’inquiets ;

Le parti CNDD considère que la patience dans ce dossier a atteint ses limites et porte à la connaissance de l’opinion ce qui suit :

I. CONSTAT

1. S’il est évident que la jeunesse constitue la pépinière du Burundi de demain, le métier d’enseignant doit conséquemment être revalorisé, et personne ne peut rester indifférent face à une situation où les élèves ont à peine commencé le 2e  trimestre et sont toujours à la maison en début du 3e, sans qu’une solution ne semble s’esquisser.

2. Les quelques informations qui filtrent à travers les média font état d’une manifeste mauvaise foi de la part de la partie gouvernementale car,  alors qu’on croyait que la médiation allait faire vite avancer les choses, plus de deux semaines après qu’elle s’est mise au travail, il est régulièrement rapporté que ceux qui devraient négocier du coté du gouvernement, soit traînent les pieds, soit  ne viennent pas purement et simplement aux négociations.

3. Ce 15 avril 2010, la ministre de la fonction publique vient d’en appeler aux solutions arbitrales –preuve de blocage total- au moment même où les syndicalistes, par la voie de Mme Eularie Nibizi, en appellent aux observateurs pour qu’ils se rendent comptent de la source de blocage.

4. Il sied de rappeler qu’il aura fallu une grève des mêmes enseignants pour que le 12 octobre 2009, le gouvernement pense au « calcul de la transposition » de l’ancien statut signé le 23 août 2006 pour entrer  en vigueur le 1er janvier 2007. Depuis lors, seule une partie des arriérés de 2009 auraient été octroyés, tandis que ceux de 2007 et 2008 seraient relégués à 2016, pendant que l’opinion croit que les fonds auraient été budgétisés et décaissés, mais utilisés à d’autres fins.

5. Face à une situation où le gouvernement, et singulièrement la ministre en charge de la fonction publique, se comportent en démissionnaires sur une question aussi épineuse et sensible qu’est l’éducation de la jeunesse burundaise, en la traitant même dans les divers au Conseil des ministres, il importe plus que jamais de poser la question de savoir comment ce même gouvernement déclare à quiconque veut l’entendre que « l’enseignement est gratuit au Burundi », pendant que les élèves sont confinés à la maison et leurs enseignants envoyés à une vie d’expédient. Gratuité de l’enseignement ou absence de vision et de politique du même enseignement ?  Les faits sont plus qu’éloquents !

II. POSITION DU PARTI CNDD

1. Le parti CNDD exige que les premiers responsables du gouvernement, lui seul comptable de la gestion du pays, prennent la question à bras le corps toutes affaires cessantes, et au vu et au su de tous, au lieu de jouer aux irresponsables, en se réfugiant derrière des pis-aller médiateurs ou autres « arbitres »  pour trouver la solution à leur place.

2. Que les ressources du pays soient efficacement et convenablement gérées et réparties équitablement, de façon à éviter la gabegie et le « deux poids deux mesures » au détriment des secteurs sensibles tel l’enseignement.  Les nombreux dossiers de malversation pendants devraient exiger un minimum de sursaut d’équité de la part du gouvernement. 

3. Que l’opinion soit désabusée et soit informée sans détours, notamment sur les disponibilités déjà évoquées à tort ou à raison.

4. En tout état de cause, une solution de déblocage doit être trouvée sans délais dans le dessein d’éviter au grand jamais « une année blanche » aux conséquences incommensurables. Ceci passe par le respect des engagements et une bonne volonté de part et d’autre, particulièrement du gouvernement, en acceptant notamment le réajustement raisonnable du calendrier scolaire.

5. Le CNDD demande au gouvernement de s’abstenir des solutions tendant au diktat et à d’autres manœuvres de diversion comme celles consistant à se tromper de vrais négociateurs par des syndicats « nouveau modèle », en passant par l’aggravation de la situation déjà inconfortable de l’enseignant, privé de son maigre salaire alors qu’il n’est pas responsable de la situation en cours.

6. Le CNDD est d’avis que les observateurs soient acceptés et recommande aux médiateurs d’oser dire la vérité à celle des parties à laquelle incombe la responsabilité du blocage. L’opinion burundaise a en outre le droit d’être informée de l’évolution des négociations et de la médiation qui n’ont fait que trop durer.

7. Enfin, Le CNDD rappelle que cette situation n’est pas propre à assurer des élections apaisées et doit donc vite être débloquée au risque de les compromettre. C’est ainsi que le CNDD recommande aux partenaires internationaux dont le rôle est crucial dans la réussite de ce processus, de peser de tout leur poids sur le gouvernement afin de le contraindre à dénouer cette crise qui prend en otage tout le pays en hypothéquant même son avenir. 

Fait à Bujumbura, le 16 Avril 2010,

Pour le parti CNDD,

Honorable Léonard NYANGOMA

Député et Président du parti.-