Malnutrition aiguë des enfants burundais : « la situation est encore acceptable »
Santé

@rib News, 13/07/2018 – Source Xinhua

Burundi : la prévalence de la malnutrition aiguë des enfants est "encore dans la fourchette d'acceptabilité" (ministère)

La prévalence de la malnutrition aiguë des enfants burundais en bas âge (6 à 59 mois) est encore dans la "fourchette d'acceptabilité" selon les normes internationales de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déclaré vendredi Alain-Parfait Bimenyimana, directeur du Programme national intégré d'alimentation et de nutrition (PRONIANUT) relevant du ministère de la Santé publique.

Le Dr Bimenyimana a présenté à Bujumbura une enquête nationale sur la situation nutritionnelle et la mortalité au Burundi, menée du 19 février au 21 mars dans les 46 districts sanitaires du pays auprès de 22.414 enfants âgés de 0 à 59 mois, qui s'est focalisée sur les trois formes de malnutrition, à savoir la malnutrition aiguë, la malnutrition chronique et l'insuffisance pondérale. Elle est la première du genre menée dans le pays.

A ce jour, a-t-il dit, les indicateurs nationaux révèlent un taux de prévalence de malnutrition aiguë de 4,5% pour les enfants de 6 à 59 mois, un taux de malnutrition chronique de 57% pour les enfants âgés de 0 à 59 mois et un taux de prévalence d'insuffisance pondérale de 30% pour les enfants âgés de 0 à 59 mois.

Cette enquête "montre qu'au niveau de la malnutrition aiguë des enfants burundais en bas âge, la situation est encore acceptable dans la mesure où 14 provinces sur les 18 que compte le Burundi ont un taux inférieur à 5%", ce qui atteste que le pays "se trouve dans le seuil d'acceptabilité selon les normes de l'OMS", a-t-il expliqué, tout en notant que les enfants vivant dans quatre provinces (Karusi, Mwaro, Ruyigi et Rutana) ont un taux de malnutrition aiguë "légèrement supérieur", à savoir 5%.

S'agissant de la malnutrition chronique, l'enquête montre que 17 provinces sur 18 ont un taux de prévalence "supérieur à 40%", montrant que ces entités territoriales sont dans une "situation critique", selon lui. Seule la province urbaine de Bujumbura-Mairie (ouest) fait exception en la matière avec un taux de 23%.

Le taux national de malnutrition chronique de 58% relevé au cours de l'Enquête démographique de santé (EDS) de 2010, celui de 56% relevé au cours de l'EDS 2016-2017 et celui de 57% tout juste relevé montrent une reproduction de "situations analogues", laissant à penser à un manque de progrès en la matière, a reconnu le Dr Bimenyimana.

"L'une des pistes de solutions appropriées pour renverser cette tendance est la conjugaison des efforts entre toutes les parties prenantes en matière de prévention de la malnutrition chronique via notamment l'élaboration des projets de longue durée", a-t-il recommandé. Pour innover en la matière, a insisté le médecin, il faut s'attaquer notamment aux causes structurelles de cette malnutrition chronique au Burundi.