Le Burundi prêt à participer au 20ème Sommet de l’EAC après moult hésitations
Diplomatie

PANA, 17 janvier 2019

Bujumbura, Burundi - Le 20ème sommet ordinaire des Chefs d’Etat de la Communauté d’Afrique de l’Est/East african community (CAE/EAC), maintes fois reporté l’année dernière faute de quorum suffisant, aura finalement lieu le 1er février prochain à Arusha, en Tanzanie, cette fois avec la participation du Burundi, a confirmé, jeudi, une source proche de la Présidence de la République à Bujumbura.

Fin novembre dernier, le 20ème sommet avait été reporté « sine die » à cause du désistement du Burundi dont la crise politique interne suite aux élections controversées et émaillées de violences de 2015 était l’un des points à l’ordre du jour.

Le chef de l’Etat ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, celui de la Tanzanie, John Pombe Magufuli, et leur homologue du Kenya, Uhuru Kenyatta, avaient, par contre, fait le déplacement d’Arusha, tandis que le Rwanda et le Soudan du sud s’étaient fait représenter à des niveaux ministériels au moment où la chaise du Burundi était vide de toute présence.

Un nouveau rendez-vous avait été pris pour le 27 décembre dernier avant d’être reporté, cette fois, au 1er février prochain.

Entre ces différents reports, le Burundi a continué à exiger un « sommet extraordinaire » de la Communauté sur le différend qui l’oppose au Rwanda voisin, les deux pays s’accusant de déstabilisation réciproque.

La Présidence ougandaise a déjà signifié qu’un tel sommet extraordinaire n'est envisageable qu'à condition d’être avalisé par tous les chefs d’Etat de la Communauté.

Le Burundi sera représenté « à un niveau ou un autre », a assuré Ndenzako Karerwa, le porte-parole du chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, en réaction à une nouvelle invitation émanent de la présidence en exercice de l’Ouganda.

Le président burundais n’est sorti du territoire national qu’une seule fois depuis la crise électorale et la tentative de putsch militaire de 2015 qui a failli ébranler son régime.

En juillet 2017, le chef de l’Etat burundais avait franchi la frontière pour une rencontre avec son homologue tanzanien, John Pombe Magufuli sur des questions de coopération bilatérale.

L’ancien chef d’Etat tanzanien, Benjamin William M’Kapa, assure la médiation dans la crise burundaise depuis bientôt trois ans, sous l’égide de la Communauté d’Afrique de l’Est, sans pour le moment de résultats palpables.

On rappelle que la Communauté est-africaine (plus de 140 millions de consommateurs potentiels) est largement en retard sur ses objectifs qui prévoyaient une fédération politique intégrale, en 2015, passant par un marché commun des biens, du travail et des capitaux, en 2010, et une monnaie commune en 2012.