Le Burundais Thierry Ndikumwenayo remporte le Cross Ouest-France
Sports

Ouest-France, 21/01/2019

Cross Ouest-France Pays de la Loire. Ndikumwenayo et Gressier, premier de cordée pour leur pays

Deuxième en 2016, Thierry Ndikumwenayo offre au Burundi sa première victoire au Mans. Au sprint, Jimmy Gressier a devancé Hassan Chahdi, pour être le premier Français.

Félix Bour (ESA), finalement très bon 10e du Cross Ouest-France, était tout surpris de se retrouver à lancer la course, dans la foulée des fougueux relayeurs qui faisaient départ commun avec les As: «Très franchement, ce n’est pas parti si vite et au regard de ma forme incertaine, je me suis dit que ça serait toujours ça de pris».

Le néo Sarthois remettait les pointes après une coupure de près de trois semaines pour blessure. Et cela s’est vu dès le deuxième tour, quand Ndikumwenayo, Wale et Outalha décidaient de dynamiter la course, Bour reculait et c’est Jimmy Gressier qui prenait le leadership tricolore: «J’ai fait une grosse séance jeudi au Portugal dans l’optique de la saison indoor: 1500m, 1200m, 1000m en 353, 306 et 233. Je lai senti au départ de la course. Puis, ça sest décoincé progressivement. Dommage que je chute à trois reprises dans la partie boueuse, ça a un peu coupé le fil de ma course».

Un temps dans le peloton de tête, Gressier abandonnait ses chances de podium, dès la mi-course: «Ce n’est pas surprenant, ça allait très vite devant. Mais pour mon très probable dernier cross de la saison, je suis plutôt satisfait. J’espère juste ne pas avoir de séquelles physiques suite à mes chutes, car je dois faire un gros 3000 à Metz, le 10 février prochain».

Heureusement, un peu avant le dernier tour, Hassan Chahdi revenait à sa hauteur, de quoi le relancer: «Oui bien sûr, je voulais vraiment terminer premier Français. Javais confiance en mon sprint final». Cinquième au scratch, Gressier, champion dEurope espoirs en décembre dernier, a marqué de son emprunte cette 38e édition dans le clan tricolore. Mais il s’en est fallu de peu que Chahdi ne le coiffe!

Dans la dernière ligne droite de sa préparation, Hassan Chahdi manquait de vitesse pour faire le match avec Gressier: «Je suis vraiment parti en dedans, car je sais que je n’ai pas la vitesse pour aller lutter devant». Longtemps pointé au alentour de la 10e place, Hassan a cru un temps rentrer dans le Top 5: «Quand je suis revenu sur lui, jai regardé si le troisième était loin. J’ai vu qu’il était intouchable, j’ai préféré ne pas en rajouter, le Marathon de Séville est dans quatre semaines».

Chahdi au Marathon de Séville

Près de deux ans après ses 2h 1020 réalisés à Paris et son abandon à Berlin en août dernier, Séville sonne comme un retour aux affaires pour le triple champion de France de cross: «Je suis vraiment focus sur Séville. Les allures avec les lièvres ne sont pas encore calées, mais j’y vais pour refaire 2h10’».Un chrono qui le sélectionnerait pour les Mondiaux de Doha, début octobre, et très probablement pour les Jeux olympiques de Tokyo, en 2020: «Je n’irai pas à Doha, c’est certain. Je préfère refaire un autre gros marathon à l’automne».

Quarante-cinq secondes devant le duo tricolore, Thierry Ndikumwenayo savourait sa victoire: «J’avais décidé de courir tactiquement et d’accélérer au fur et à mesure. Après ma deuxième place, il y a trois ans, cette victoire est certainement la plus belle de ma carrière».

L’aisance de Thierry Ndikumwenayo à se défaire de Getnet Wale et Mouhcine Outalha est bien dans la belle tradition des coureurs africains qui ornent le palmarès manceau depuis près de 20 ans.