Burundi : la pénurie de préservatifs inquiète
Santé

Deutsche Welle, 22.07.2019

Depuis un mois, il est difficile de trouver des préservatifs à Bujumbura. Les utilisateurs s'alarment face à la situation craignant la propagation du VIH/SIDA. La pénurie de préservatifs à Bujumbura est une réelle préoccupation surtout chez les jeunes utilisateurs. Mais, rares sont ceux qui s'expriment sur le sujet.

Rencontré en plein centre de Bujumbura à la sortie de la pharmacie de détails "le sauveur", Anicet Ndabemera s'est confié à la Deutsche Welle. 

"Dans les pharmacies, il n'y a pas de préservatifs. Et moi sans préservatif à la maison, je suis vraiment dans l'insécurité parce que je suis exposé au danger. Si on en trouve dans une pharmacie au lieu de 300 francs, il coute entre 500 et 1000 francs burundais. C'est vraiment difficile, tout le monde ne peut pas s'en procurer", confirme le jeune.

Depuis un mois, la situation est généralisée dans les pharmacies de détails. Alors qu'elles s'approvisionnent dans les grandes pharmacies, celles-ci déplorent également la rupture de stock en préservatifs. Constat fait à Chimio, une des principales pharmacies de gros à Bujumbura. Révocate Kankindi, la responsable des stocks explique qu’ils "achètent les préservatifs avec Population Service International -PSI Burundi. Pour le moment, ils sont en rupture."

Pour elle, seule "PSI peut expliquer cette rupture car, c’est elle qui importe les préservatifs."

"Les conséquences sont multiples et néfastes"

"Prudence class" reste le préservatif préféré de la majorité des jeunes. Ils sont fournis par l'organisation importatrice "Population Service International".  

Vu la démographie burundaise, la séroprévalence du VIH et des infections sexuellement transmissibles, des grossesses en milieux scolaires et de la vie sexuelle des jeunes, la pénurie du"Prudence Class" devrait inquiéter. C’est ce qu’estime Sylvain Habanabakize, il est chargé de plaidoyer et  communication au Cadre d'expression des malades au Burundi. 

"Les conséquences sont multiples et néfastes. La première conséquence c'est qu'il y aura la propagation du VIH/SIDA. Et pour les gens qui utilisaient ce moyen pour limiter les naissances, il y aura un problème parce que la limitation des naissances ne sera plus possible." 

Sylvain Habanabakize, interpelle les autorités sanitaires pour qu’elles trouvent une solution à cette carence en préservatifs. Le chargé de plaidoyer et  communication au Cadre d'expression des malades au Burundi, demande aux malades du sida de faire preuve d'abstinence afin d’éviter toute propagation de la maladie.