Les Batwas du Burundi réclament plus de considération |
Droits de l'Homme | |
Deutsche Welle, 09.08.2019 A l'occasion de la journée internationale des populations autochtones, focus sur le sort des Batwas du Burundi, une ethnie qui n'a pas le droit d'avoir des représentants élus et qui est souvent marginalisée. "La journée des peuples autochtones nous aide à connaître ce que nous sommes, à sensibiliser le gouvernement et les différents partenaires internationaux afin qu'ils soutiennent la communauté des Batwas, leur culture et leur éducation," explique Charles Ciza, le secrétaire général de l'Association pour l'intégration et le développement durable au Burundi. Il dénonce la discrimination dont sont victimes les autochtones burundais. Jusqu'ici, ceux-ci n'ont pas le droit d'être élus aux postes de parlementaires. Ils bénéficient ainsi d'un système assez unique de cooptation après les élections. Charles Ciza réclame donc d’ouvrir les institutions politiques aux Batwas. "Les Batwas sont en retrait par rapport aux autres Burundais à cause de la pauvreté, du manque d'assistance pour aller à l'école. Et les Batwas sont aussi discriminés par la constitution de la République du Burundi parce qu'elle ne leur accorde pas de place. C'est pourquoi nous demandons au législateur d'inclure les autochtones dans différents postes de prise de décisions," conseille Mr. Ciza. Au coeur de la marginalisation... A Bujumbura, les Batwas sont regroupés dans la périphérie nord-ouest de la capitale. Les autochtones ne représentent que 3% en moyenne de la population burundaise. Traditionnellement, ceux-ci vivent de petits métiers comme la forge, la poterie, la chasse ou la vannerie et fréquentent peu l'école. Épipode Ndikumana, un de leurs représentants, explique qu'ils n'ont jamais vraiment eu d'autres choix. "Les Batwas n'ont souvent pas eu les moyens d'aller à l'école et c'était un problème pour les familles. Le gouvernement n'a jamais mobilisé les crédits pour les aider et les associations des Batwas n'avaient pas les moyens non plus pour les aider. Les petits métiers qu'ils exercent les ont aidé à trouver de quoi se," confie Mr. Ndikumana. Mais désormais les choses changent peu à peu et les nouvelles générations ont pris conscience de l'importance d'aller à l'école et même de s'engager en politique. On assiste ainsi à la création de plus en plus d'associations de défense des droits des autochtones. Toutefois, les discriminations à leur encontre persistent au sein de la société burundaise.
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