Burundi : le foot s’interrompt, entre coronavirus et élections
Sports

RFI20/04/2020

Pour la première fois en 2020, il n’y a eu ni Championnat de football du Burundi ni Coupe nationale durant toute une semaine. La Fédération (FFB) a annoncé le 12 avril un réaménagement du calendrier, invoquant l’utilisation des stades en vue des futures élections générales burundaises. Des sources concordantes assurent toutefois que cette mise entre parenthèses est due à la pandémie de nouveau coronavirus.

C’était le dernier pays d’Afrique où les compétitions de football continuaient à se dérouler, malgré la pandémie mondiale de nouveau coronavirus. Pour la première fois en 2020, il n’y a pourtant eu ni championnat (Primus Ligue), ni coupe nationale (Coupe du Président de la République au Burundi), durant une semaine entière.

Ce n’est cependant pas une grande surprise. Le 12 avril dernier, la Fédération de football du Burundi (FFB) a annoncé un réaménagement du calendrier de ses compétitions. Officiellement pour que les stades soient disponibles en vue des élections générales qui auront lieu dans le pays en mai.

La FFB se déclarait alors satisfaite de l’avancement de ses compétitions, malgré le fait que le Championnat d’élite devait initialement s’achever ce 18 avril. Elle assurait que les trois dernières journées de Primus Ligue et les demi-finales ainsi que la finale de la Coupe du Président de la République pourraient se tenir avant la fin de la saison, fixée le 30 mai.

Pas d’annonce officielle

Pourtant, plusieurs sources soulignent que ce « réaménagement » est en fait une mise entre parenthèses du ballon rond, en raison du Covid-19. Un acteur majeur du foot burundais a ainsi expliqué à RFI qu’il n’y aurait pas de matches durant les prochaines semaines, mais qu’aucune annonce officielle ne serait faite à ce sujet.

Ce revirement est-il dû à la situation sanitaire au Burundi ou à des pressions extérieures ? La FIFPro, le syndicat international des joueurs, affirme que la CAF a contacté la FFB au sujet du coronavirus. À la Confédération, on assure toutefois que ce n’est pas le cas et que cette décision vient des Burundais. Même son de cloche à la Fédération internationale (FIFA) où l'on souligne que la décision d'arrêter est intervenue après les premiers cas avérés de Covid-19.

Un sujet sensible

Le sujet reste évidemment sensible. Arrêter de jouer au football à cause du Covid-19 reviendrait à reconnaître qu’il y a un risque sanitaire important au pays des « Hirondelles », à quelques semaines des élections générales. Le 13 avril, les autorités locales ont annoncé un premier décès lié au virus. Mais, officiellement, la situation est toujours sous contrôle. Moins de dix cas positifs ont été recensés au Burundi, selon un récent décompte du ministère de la Santé.