Démarrage en force du candidat du pouvoir à la présidentielle au Burundi
Politique

PANA, 27 avril 2020

Bujumbura, Burundi - Le candidat du pouvoir à la présidentielle du 20 mai prochain, Evariste Ndayishimiye, a démarré lundi, la propagande par son fief natal de Gitega (Centre), en présence d'une foule nombreuse de militants et sympathisants, dont celle particulièrement commentée du chef de l’Etat sortant, Pierre Nkurunziza, mais aussi de diplomates étrangers et de pas moins de 27 représentants de partis politiques alliés, rapporte la radio publique.

Le candidat du pouvoir se lance dans la course avec l'autre avantage sur les six autres concurrents de diriger le parti du Conseil National pour la Défense de la Démocratie/Force de Défense de la Démocratie (CNDD-FDD), aux affaires sans partage depuis 2005.

Le chef de l'Etat sortant et précieux allié du candidat du pouvoir conserve le titre de "président du Conseil des sages" du CNDD-FDD et de "Guide suprême du patriotisme" de nature à influencer l'électorat au-delà du parti, de l'avis général des observateurs.

Du côté des six autres candidats, le chef de file de l’opposition, Agathon Rwasa, a également choisi sa province natale de Ngozi (Nord) pour se lancer dans la course, avec l'ambition affichée de tenir la dragée haute au candidat du pouvoir.

Le candidat de l’Unité pour le Progrès National (UPRONA), Gaston Sindimwo, quant à lui, était signalé à Mwaro, fief historique de cet ex-parti unique, dans le Centre du Burundi.

Un ancien chef d’Etat burundais, Domitien Ndayizeye, de son côté, a choisi la province de Muramvya (Centre) pour lancer la campagne sous la bannière de « Kira Burundi », une coalition de trois partis politiques de l’opposition « pour la guérison du Burundi ».

Le candidat du Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU, vainqueur des premières élections pluralistes de 1992), Léonce Ngandakumana, de son côté, a lancé sa campagne depuis Bujumbura, la capitale économique du Burundi.

Les deux Indépendants engagés dans la course pour l’élection présidentielle, Dieudonné Nahimana, et Francis Rohero, ont également choisi Bujumbura pour entamer la campagne électorale.

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Pierre Claver Kazihise, a rappelé que, malgré le caractère libre de la campagne, les candidats sont tenus d’éviter les discours injurieux ou diffamatoires « par quelque voie que ce soit ».

Le calendrier de la CENI prévoit trois scrutins combinant la présidentielle, les législatives et les communales, le même jour du 20 mai 2020.

L’élection des Sénateurs, quant à elle, aura lieu le 20 juillet, suivie de celle des chefs de collines et/ou de quartiers (les plus petites entités administratives à la base), le 24 août.

Des dispositions particulières ont été prises en ce moment où le Coronavirus (COVID-19) se propage dangereusement au Burundi, avec 15 cas confirmés depuis l'apparition de la pandémie dans le pays, fin mars dernier.

Des robinets, du savon et des désinfectants sont prévus sur chaque lieu de meeting, a annoncé le ministre de la Santé publique, Dr Thaddée Ndikumana.

Par contre, la distanciation sociale aux lieux des meetings pourra difficilement trouver une solution, de l'avis général des observateurs électoraux.