RFI, 05 juin 2010

L'Uprona a annoncé le 4 juin 2010 le retrait de son candidat, le docteur Yves Shahinguru à la présidentielle du 28 juin au Burundi, laissant seul en lice le président sortant  Pierre Nkurunziza.

L'Uprona a pris cette décision en raison «de la grave crise politique engendrée par les élections frauduleuses du 24 mai, ainsi que par l'absence de traitement des recours introduits auprès de la Commission électorale et de ses démembrements ». Le candidat de l'Uprona rejoint ainsi cinq autres candidats de l'opposition.

La Commission électorale du Burundi, le parti au pouvoir, la communauté internationale et la presse, tout le monde retenait son souffle en attendant la décision du parti Uprona le 4 juin en début de soirée. Le verdict a été annoncé par son président, Bonaventure Niyoyankana, après plus de trois heures de discussions au sein du bureau de l’exécutif de l’Uprona. « A l’issue de cette réunion, le bureau exécutif du parti Uprona décide de retirer la candidature du parti Uprona aux élections présidentielles du 28 juin 2010. Le candidat, docteur Sahinguvu est solidaire avec le parti.. ».

Yves Sahinguvu rejoint ainsi cinq candidats de l’opposition, dont le chef des ex-rebelles des FNL Agathon Rwasa, qui se sont retirés le 1er juin de la course à l’élection présidentielle qu’ils estiment truquée par avance.

Le président sortant, Pierre Nkurunziza, se retrouve donc désormais seul en lice pour la présidentielle du 28 juin. Un scrutin qui vient de perdre pratiquement tout son sel. «... si la Ceni demain apprécie que c'est la meilleure façon d’organiser les élections et de conduire la démocratie, ce sera à la Ceni de défendre cela devant la population burundaise », conclut Bonaventure Niyoyankana.

La communauté internationale, qui a appelé le 4 juin les partis de l’opposition à revenir sur leur décision, est sous le choc.