Au Burundi, l'opposition proteste contre la visite du secrétaire général de l’ONU
Politique

RFI, 09 juin 2010

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a été reçu par le premier vice-président burundais, Yves Sahinguvu, à son arrivée à Bujumbura ce 9 juin 2010. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, est arrivé ce mercredi 9 juin 2010 à Bujumbura pour une visite officielle de quelques heures pour évoquer notamment la question du processus électoral. Cette visite est contestée par l’opposition qui rejette les résultats des élections communales et s'est retirée de la présidentielle prévue pour le 28 juin prochain et craignant un soutien de Ban Ki-moon au pouvoir burundais.

Le président sortant Pierre Nkurunziza sera le seul candidat en course, lors de l’élection présidentielle. Tout le monde s'attendait à une chaude journée à Bujumbura, avec une opposition qui voudrait bien pouvoir peser sur le secrétaire général de l'ONU, en organisant une grande manifestation dans les rues de la capitale, malgré l'interdiction du pouvoir burundais. Arrivé en fin de matinée à Bujumbura, Ban Ki-moon s'est d'abord rendu au bureau des Nations unies. Dans l’après-midi, il devait rencontrer au palais des Congrès les principaux acteurs politiques, donc, on peut l'imaginer, notamment les leaders de l'opposition.

Le secrétaire général de l’ONU était prévenu, l’opposition burundaise l’attendait de pied ferme. Première salve : elle a estimé que le moment était mal choisi pour une visite au Burundi. Alexis Sinduhije, au nom des partis qui rejettent les résultats des communales du 24 mai, a prévenu : « Monsieur Ban Ki-moon, s’il vient pour essayer de trouver la solution, il est le bienvenu. Mais s’il vient pour endosser la décision d’une certaine communauté internationale, cela signifie que l’ONU aura pris la décision de piétiner les Burundais et cela sera inacceptable ».

Une opposition remontée

En réalité, Ban Ki-moon n’est pas venu à Bujumbura pour assurer une quelconque médiation car son voyage était prévu de longue date, mais il avait bien sûr l’intention d’évoquer le processus électoral burundais et encourager notamment l’instauration d’un dialogue constructif, selon des sources concordantes. « Votre pays passe par une phase extrêmement importante », a déclaré le secrétaire général de l’ONU peu après son arrivée à l’aéroport de la capitale burundaise.

Mais l’opposition burundaise ne va pas en rester là. Elle comptait organiser une grande manifestation dans les rues de Bujumbura pour faire encore plus pression sur le secrétaire général de l’ONU, malgré son interdiction par le maire de la ville et les mises en garde répétées du chef de la police. « On le fera. On va assumer toute chose qu’on va faire. On ne se cachera pas », a souligné Alexis Sinduhije.