Décès de Nkurunziza : Vers un dégel diplomatique entre le Burundi et le Rwanda ? |
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PANA, 15 juin 2020 Analyse : Les messages de condoléances et de sympathie suite au décès du président Nkurunziza, signes d'un espoir d'apaisement entre les relations tendues entre Kigali et Bujumbura Kigali, Rwanda - Ces cinq dernières années, le Rwanda et le Burundi, un pays voisin, ont entretenu des relations tendues jusqu'à cette semaine où le Rwanda a officiellement envoyé un message de félicitations au nouveau président élu du Burundi, le général Evariste Ndayishimiye, vainqueur de l'élection présidentielle du 20 mai. Les relations difficiles entre les deux voisins qui partagent la même langue et la même culture se sont dégradées davantage après que le défunt président burundais, Pierre Nkurunziza, décédé le 8 juin dernier, a pris la décision unilatérale de briguer un troisième mandat en 2015. M. Nkurunziza, qui est décédé officiellement d'un arrêt cardiaque, est devenu président du Burundi en 2005. Il a été réélu en 2010 jusqu'en 2015 où il a remporté un troisième mandat controversé, déclenchant les protestations de l'opposition et la condamnation de la communauté internationale. Le président rwandais, Paul Kagamé, avait lui-même critiqué la décision de son homologue burundais de solliciter un troisième mandat. Mais le dirigeant rwandais est allé plus loin en disant que le principal problème à l'origine de cette crise n'est pas tant la question des mandats présidentiels mais plutôt les réalisations de ce leader pour son peuple. “Si vos propres citoyens vous disent que nous ne voulons pas que vous fassiez ceci ou que vous nous dirigiez, c'est parce que vous ne faites pas beaucoup pour eux. Donc comment pouvez-vous dire je reste quand même que vous vouliez de moi ou pas? C'est un problème sérieux" avait dit M. Kagamé aux journalistes en 2015. Les relations entre Kigali et Bujumbura se sont détériorées après que le Burundi a accusé le Rwanda d'accueillir un groupe de soldats dirigés par un officier supérieur putschiste de l'armée rwandaise , le général Godefroid Niyombare, qui a tenté de prendre le pouvoir en mai 2015. Le gouvernement rwandais a rejeté ces allégations mais a, à son tour accusé le Burundi d'envoyer des soldats pour soutenir des insurgés rwandais qui se battent dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Aujourd'hui, certains analystes politiques croient que les récents messages de condoléances et de sympathie envoyés par les autorités rwandaises au gouvernement et au peuple burundais suite au décès du président Pierre Nkurunziza, marquent la reprise des relations diplomatiques entre les deux pays et leur donnera la possibilité de former une alliance pour lutter contre les menaces sécuritaires actuelles, notamment en provenance de la République démocratique du Congo (RDC). C'est parce que les autorités rwandaises croient que les responsables des services de renseignement burundais et les Imbonerakure, les membres de la ligue de jeunesse du parti au pouvoir au Burundi, sont de mèche avec les forces du Congrès national rwandais (RCD) terroristes, dirigé par Kayumba Nyamwasa, un fugitif et haut gradé de l'armée rétrogradé qui vit actuellement en Afrique du Sud, estiment les analystes. Suite au décès du président Nkurunziza, le président rwandais Paul Kagamé, a ordonné que le drapeau national soit et le drapeau de la Communauté d'Afrique de l'est soient en berne sur le territoire rwandais en solidarité avec le Burundi et son peuple frère. Outre la question sécuritaire, Ismael Buchanan, un chercheur et professeur à l'Université du Rwanda, a dit que grâce à l'assouplissement récente des tensions politiques entre le Burundi et le Rwanda, les deux pays vont en particulier développer le commerce transfrontalier, un maillon essentiel de l'intégration de la région d'Afrique de l'est. Pour les analystes, le développement des relations économiques est essentiel pour régler la crise entre les deux nations voisines.
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