La société nationale de riz du Burundi proche de la disparition ? |
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MTM-News, jeudi 10 juin 2010 Par Jean-Bosco NZOSABA Proche de la banqueroute, la société nationale de riz burundaise est menacée de disparition pure et simple. Le Burundi est en pleine saison de récolte du riz paddy dans la plaine de l’Imbo, frontalière de la RD Congo. Mais en raison de ses difficultés de trésorerie, la Société nationale de production et de commercialisation du riz (SRDI) ne peut plus payer les producteurs. Par manque de liquidités, la SRDI ne peut plus honorer la relation contractuelle qui la relie à un millier de paysans-associés; ceux-ci vendaient chaque année toute leur production en échange d’un encadrement agricole et de distribution d'intrants. Ces agriculteurs se sont donc tournés vers les commerçants ambulants, lesquels privilégient la spéculation. La SRDI se dit lourdement endettée auprès de ses fournisseurs d’engrais, raison pour laquelle les banques commerciales locales lui refusent un autre crédit pour financer la campagne 2010. Pour se remettre en selle, la société se tourne donc vers le gouvernement burundais, qui lui doit pas moins de $ 5 millions, le prix du riz consommé par l’armée et la police depuis près de deux ans. Depuis le début 2010, des rumeurs de faillite générale de la SRDI et d'une éventuelle création d’une nouvelle société qui prendrait sa relève dans cette filière se relaient. Mais, selon Ferdinand Nderagakura, ministre burundais de l’Agriculture et de l’élevage, le gouvernement va plutôt apurer sa dette envers la SRDI pour permettre sa relance. « Nous ne pouvons pas laisser tomber cette société, c’est pourquoi la question est à l’agenda du prochain conseil des ministres », a-t-il expliqué, le 4 juin. La production annuelle du riz oscille autour de 30 000 tonnes. Mais en raison de la flambée des prix des intrants et de la dévaluation de la monnaie locale, le riz produit sur place est fortement concurrencé par le riz importé d’Asie du Sud-Est, qui inonde le marché burundais au prix concurrentiel de moins d’un dollar par kilo. |