RDC : le faux bond du Burundi au mini-sommet régional
Diplomatie

RFI, 12/09/2020

La ministre des Affaires étrangères congolaise a annoncé à RFI que le mini-sommet des chefs d'États de la région, qui devait se tenir dimanche 13 septembre à Goma, est reporté sine die parce que certains dirigeants sont « préoccupés » par la préparation de leur participation à l'Assemblée générale de l'ONU qui doit se tenir à partir du mardi 15 septembre à New York.

Le nouveau président burundais, le général Evariste Ndayishimiye, avait lui déjà décliné cette invitation à ce mini-sommet aux côtés des dirigeants d'Angola, d'Ouganda, de la RDC et du Rwanda, demandant des discussions bilatérales au niveau ministériel avec le Congo.

L'excuse était des plus diplomatiques. Aucun haut responsable burundais n’est disponible du 9 au 13 septembre, pour participer aux préparatifs, réunion d'experts et rencontre ministériel, et jusqu'au sommet des chefs d'États qui devait avoir lieu ce dimanche.

Motif invoqué ? « Un calendrier chargé » si l'on en croit une note verbale du chef de la diplomatie burundaise à son homologue congolais, qui a « fuité » sur les réseaux sociaux côté burundais, comme par hasard. « C'est un boycott qui ne dit pas son nom », analyse un politologue burundais, expliquant que «le président Ndayishimiye estime qu'il est encore trop tôt pour rencontrer Paul Kagame, et que les relations avec Kinshasa ne sont plus au beau fixe ».

Gitega a pendant longtemps considéré Kinshasa comme un allié stratégique, qui lui a permis pendant longtemps de mener des opérations militaires contre des groupes rebelles burundais sur le territoire congolais. C'est n'est plus le cas et la RDC s'est désormais rapproché de Kigali, que le pouvoir burundais considère comme un « ennemi ».

Le gouvernement du général Ndayishimiye exige donc au préalable des discussions bilatérales avec Kinshasa, notamment sur les questions de sécurité à la frontière commune, alors que de nombreuses infiltrations de rebelles burundais en provenance du voisin congolais sont signalées.

Contactée par RFI, la ministre congolaise des Affaires étrangères s'est voulu rassurante samedi. « Nos relations sont très bonnes, les deux présidents se parlent constamment », a assuré Marie Ntumba Nzenza, en annonçant avoir convenu avec son homologue burundais que des discussions bilatérales allaient s'ouvrir bientôt entre les deux pays.