Pas d’éclaircie en vue dans les relations entre le Rwanda et le Burundi
Sécurité

RFI, 07/10/2020

En août dernier, le président Evariste Ndayishimiye avait opposé une fin de non recevoir à la main tendue de Paul Kagame, qui proposait de tourner la page après cinq années de brouille. Et malgré la récente rencontre entre les renseignements militaires des deux pays et le retour de plus d’un millier de réfugiés burundais, un nouvel incident a eu lieu dans la zone frontalière.

Tout commence fin septembre, lorsque l’armée rwandaise capture dix-neuf combattants identifiés comme faisant partie du groupe rebelle burundais RED Tabara. Le ministère de l’Intérieur burundais, lui, parle de bandits armés venus du Rwanda qui auraient attaqué des villageois côté burundais avant de repasser la frontière, et demande à Kigali de lui remettre ces criminels directement afin qu’ils puissent faire face à la justice.

Mais, lundi, l’armée rwandaise a préféré présenter les combattants au mécanisme conjoint de vérification, un organe régional sous l’égide de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs afin qu’il enquête sur l’incident. « Kigali tente maladroitement de légitimer une bande armée se trouvant sur son territoire », réagit sur Twitter un conseiller de la présidence burundaise, parlant d’un « énième acte de déstabilisation ».

Depuis 2015, les relations entre le Rwanda et le Burundi sont tendues, les deux voisins s’accusant mutuellement de soutenir des groupes hostiles à leur gouvernement. Aujourd’hui Gitega pose des conditions à la normalisation des relations : il demande à Kigali de lui livrer ceux qu’il accuse d’avoir participé à la tentative de coup d’État de 2015. Des militaires mais aussi des opposants politiques et des membres de la société civile.

Avec notre correspondante à Kigali,  Laure Broulard