Des milliers de réfugiés burundais au Rwanda continuent de revenir au pays
Sécurité

RFI, 16/10/2020

Plus de 3000 réfugiés burundais du camp de Mahama, au Rwanda, sont rentrés dans leur pays depuis le mois d’août dernier. 8000 autres se sont inscrits en vue d’un départ prochain dans le cadre d’un accord entre le HCR et les deux pays voisins.

C’est la plus grande vague de retour du Rwanda vers le Burundi depuis la crise politique de 2015, qui avait poussé des dizaines de milliers de burundais à passer la frontière. RFI a suivi le sixième convoi jusqu’au poste frontière de Nemba.

Derniers pas au Rwanda pour Jean Bosco Karangwa, qui présente ses papiers aux agents de l’immigration. Ce père de famille a fui l’instabilité politique au Burundi en 2015. « On est content de rentrer dans notre pays natal. Maintenant il n’y a plus de problèmes. Ceux qui nous appellent de là bas nous disent que la paix est suffisamment revenue. »

Même si elle est incertaine de son futur au Burundi, Golette Nzohabonimana a voulu quitter le camp de réfugiés avec ses six enfants : « À Mahama, mes enfants avaient une vie difficile. Et même si je ne possède pas de terrain au Burundi, j’ai décidé de ne pas laisser mes enfants à l’étranger dans cette situation. Je me suis dit, au lieu que mes enfants continuent de souffrir, je vais rentrer. »

Les convois hebdomadaires, d’environ 500 personnes, sont supervisés par le HCR. « Les raisons du retour sont principalement liées aux changements politiques qui ont eu lieu récemment au Burundi, décrypte Elise Villechalane, porte-parole de l’organisation. Pour l’instant, la majorité de ceux qui veulent rentrer sont originaires de la région de Kirundo, qui est la région limitrophe. La plupart d’entre eux sont des fermiers et ils veulent sûrement retourner sur leurs terres pour pouvoir reprendre une vie normale dans leur pays d’origine. »

Reste que beaucoup de réfugiés politiques à Kigali considèrent qu’un retour reste trop dangereux. Au Burundi, il n’y a toujours ni sécurité ni respect des droits de l’homme, assure Gustave Niyonzima, avocat et activiste burundais.

Avec notre envoyée spéciale à Nemba,  Laure Broulard