Au Burundi, un nouveau président, la même répression
Droits de l'Homme

Courrier International, 05/12/2020

Cet article est issu du dossier “Partout la justice recule”, réalisé à l’occasion de la campagne “10 jours pour signer”, d’Amnesty International. Au Burundi, l’arrivée au pouvoir d’un nouveau président a suscité de vifs espoirs pour les militants et les journalistes victimes de la répression de son prédécesseur. Mais si le dirigeant a changé, les pratiques, elles, perdurent.

Pour le Burundi, 2015 est l’année d’un “naufrage”, écrit à l’époque l’éditorialiste d’Iwacu, l’un des rares médias indépendants du pays à encore réussir à travailler. Cette année-là, le président Pierre Nkurunziza décide de briguer un troisième mandat, ce que lui interdit alors la Constitution. Il l’emporte mais au prix du sang. La répression des contestataires est implacable, des dizaines de milliers de personnes fuient le pays, quasiment toutes les voix critiques sont réduites au silence – des journalistes s’exilent, d’autres sont arrêtés.

Au Guardian, le journaliste Jean-Baptiste Bireha raconte ces heures d’horreur, entre l’instant où il rapporte une tentative de coup d’État contre le président et le lendemain, où il est la cible de tirs venant de milices progouvernementales en plein centre de la capitale.

"Je n’ai jamais plus redormi chez moi, explique-t-il au journal britannique. Tous les journalistes indépendants étaient recherchés.”

Ce pays des Grands Lacs est alors régenté par un “président-pasteur” omnipotent, tel que le décrit alors Le Pays, au Burkina Faso. Antoine Kabuhare, l’éditorialiste d’Iwacu, prédit :

"Sauf un sursaut de dernière minute, le Burundi, tel un navire fou, vogue vers un naufrage annoncé.”

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Anna Sylvestre-Treiner

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