La Tanzanie met en garde les politiciens burundais
Diplomatie

@rib News, 28/06/2010 - Source Xinhua

Bernard MembeLe gouvernement tanzanien a déconseillé aux grincheux dirigeants des partis politiques burundais de l'opposition de boycotter les élections générales de lundi ni de se mettre à dos la région est-africaine et d'Afrique centrale, ont rapporté dimanche les médias locaux.

La Tanzanie ne serait plus disposée à endurer le fardeau d'accueillir les réfugiés qui fuient l'instabilité au Burundi, a prévenu samedi le ministre tanzanien de la Coopération internationale et des Affaires étrangères Bernard Membe, selon le reportage.

Les partis d'opposition burundais qui ont décidé de boycotter les élections pourraient plonger leur pays à nouveau dans la guerre civile, a estimé Membe, ajoutant que la Tanzanie n'apprécie pas de voir les dirigeants solliciter l'asile et la médiation en Tanzanie après avoir causé le chaos dans leur pays.

Les gigantesques conséquences de l'accueil des vagues de réfugiés burundais a porté un coup à la Tanzanie par le passé et le pays n'aimerait pas ouvrir ses frontières à nouveau, a-t-il dit.

Il a poursuivi en affirmant que l'opposition n'avait pas besoin de boycotter les élections de lundi, qui faisaient partie du processus visant à mettre un terme au chaos politique et à l'instabilité ainsi qu'à rétablir la paix et la prospérité.

Les membres d'une équipe internationale d'observateurs au Burundi, notamment l'Union européenne, a aussi recommandé que les élections des sénateurs, des députés et du président devraient se poursuivre, a ajouté Membe.

Le président burundais Pierre Nkurunziza est le candidat du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, à sa réélection.

Le Burundi a organisé des élections communales le 24 mai, les premières de la série prévue cette année. Elles seront suivies par l'élection présidentielle le 28 juin, de l'Assemblée nationale le 23 juillet, du Sénat le 28 juillet et des conseillers collinaires le 7 septembre.

Les 14 partis burundais d'opposition, mécontents des irrégularités enregistrées dans les élections communales, ont décidé de boycotter les élections.

Une rencontre tenue il y a une semaine par les ministres des Affaires étrangères de la Communauté d'Afrique de l'Est avec l'opposition burundaise n'a pas pu convaincre les dirigeants de l'opposition de participer aux scrutins. Seul un parti aurait changé sa position.

Les partis d'opposition exigent le remplacement de la Commission électorale et une reprise des élections communales.

La Tanzanie a joué un grand rôle dans le retour de la paix au Burundi, et cette année, elle a accordé la citoyenneté à 162.000 réfugiés burundais ayant fui la guerre civile dans leur pays. Certains ont vécu en Tanzanie pendant plus de trois décennies.