Présidentielle au Burundi : bataille de chiffres autour de la participation
Politique

RFI, 29 juin 2010

Pas d'affluence devant les bureaux de votes de la ville de BujumburaDeux personnes ont été tuées et deux autres blessées dans la nuit du lundi 28 au mardi 29 juin au Burundi, quelques heures après la tenue, dans le calme, d'une élection présidentielle boycottée par l'opposition. Quatre grenades ont explosé dont une à Bujumbura chez le général Evariste Ndayishimiye, le chef de cabinet militaire du président sortant Pierre Nkurunziza. La journée du vote était considérée comme sensible après plusieurs semaines d’attentats à la grenade dans le pays.

L'issue du scrutin est plus que prévisible dans la mesure où le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, était le seul candidat en lice, l’opposition ayant appelé au boycott. Dans la capitale les Burundais ont créé la surprise en boudant les urnes. En province les estimations avancent un taux de participation élevé.

On commence à avoir une idée plus précise de la tendance générale. Selon un réseau d’environ 145 journalistes présents un peu partout dans le pays, la participation serait forte dans les provinces, environ 80%, voire 90% dans celle de Kirundo.

Le chiffre serait beaucoup plus faible dans la capitale et ses alentours : le résultat devrait avoisiner les 50%. Ces tendances ont été confirmées à la mi-journée par le porte-parole de la commission électorale et elles sont finalement logiques. L’opposition avait appelé ses militants au boycott. Or, l’électorat de l’opposition est important dans la capitale et ses alentours. Par contre, le président Nkurunziza, lui, est beaucoup plus populaire à l’intérieur du pays, ce qui pourrait expliquer cette différence entre Bujumbura et les provinces.

Maintenant, pour affiner l’analyse, il faudra attendre mercredi matin lorsque la CENI dévoilera les résultats officiels.

Le vote s’est déroulé dans le calme

Pour l’instant, aucun incident majeur à signaler durant la journée d’hier. Mais les attentats à la grenade, perpétrés depuis plusieurs semaines un peu partout dans le pays, ont lieu généralement la nuit et il y a eu des attaques le soir après le vote. Selon plusieurs sources, il y a eu quatre attentats principalement à Bujumbura.

Autre question, celle des Burundais qui avaient fui au Rwanda quelques jours avant le scrutin. Selon le gouverneur de la province de Kirundo, il s’agissait d’environ 45 personnes, principalement tutsies. Elles auraient pris peur après avoir reçu des menaces de mort. Une délégation officielle est allée à leur rencontre au Rwanda et d’après le gouverneur, ces réfugiés seraient tous rentrés avant l’élection, les autorités auraient promis d’assurer leur sécurité.