Près de 200 militaires burundais déployés en Somalie massacrés par des djihadistes
Sécurité

Le Soir4/05/2022

Les militaires burundais participant à la Mission de transition de l’Union africaine ont été attaqués mardi vers 4 heures du matin par deux véhicules kamikazes lancés contre la porte d’entrée, avant d’être tués.

Relayant l’émotion de ses compatriotes, le président burundais Evariste Ndayishimye a réagi à la mort, ou plutôt au massacre de plusieurs dizaines de militaires en Somalie, déclarant « il n’y a pas de mots assez forts pour dénoncer l’attaque terroriste contre le contingent de soldats burundais ».

Installés dans un campement isolé à El Baraf, au carrefour des routes reliant le nord et le sud du pays, les militaires burundais participant à la Mission de transition de l’Union africaine (Atmis) ont été attaqués mardi vers 4 heures du matin, lorsque deux véhicules kamikazes ont été lancés contre la porte d’entrée.

Plusieurs centaines de combattants djihadistes se sont alors engouffrés dans le camp et, selon nos sources, 173 militaires burundais auraient été tués dont certains dans leur sommeil. D’autres, après avoir tenté de résister, ont quitté la base en emportant leurs blessés.

Cette attaque contre les forces internationales est la plus meurtrière depuis la bataille d’El Adde, en janvier 2016 au cours de laquelle plusieurs dizaines de soldats kenyans enrôlés dans la mission onusienne Amisom avaient été tués.

Des sources militaires burundaises relèvent la brutalité de l’assaut, mais aussi la faiblesse des troupes déployées dans ce milieu hostile et isolé : « nos hommes manquaient d’équipement, de munitions, et même d’encadrement et de carburant… »

A ces critiques contre la chaîne de commandement burundaise s’ajoute l’amertume : « nos soldats se sentent abandonnés alors qu’au pays, 5.000 hommes ont été recrutés pour faire partie des Forces de réserve et d’appui au développement (Frade).

Ces dernières seront déployées sur les collines pour intimider la population et elles recrutent parmi les jeunes Hutus ayant rejoint les rangs des Imbonerakure… Ces milices à la solde du pouvoir sont souvent comparées aux Interhahamwe rwandais, exécutants du génocide.

Par Colette Braeckman

Journaliste au service Monde