Burundi : la ville de Gatumba inondée pour la troisième fois en quatre ans
Société

RFI08/04/2023

Située à l'embouchure de la rivière Rusizi avec le lac Tanganyika, elle a été submergée par la crue de la rivière et du lac, alors que le pays est en pleine saison des pluies.

Après les épisodes de 2020 et 2021 qui avaient chassé de leurs maisons plus de 30 000 personnes, il n'avait pas beaucoup plu l'année passée, et ces réfugiés climatiques avaient en grande partie regagné leurs concessions.

De nombreuses familles étaient en train de reconstruire leurs maisons grâce à un programme piloté par les pouvoirs publics, selon l'administration. Leur espoir d'avoir de nouveau un toit au-dessus de leur tête a été anéanti dans la nuit de mardi, lorsque le niveau de l'eau s'est mis à monter très rapidement à partir de 23h. « L'eau est montée brusquement, et les gens se sont mis à fuir au fur et à mesure que l'eau atteignait leurs maisons, jusqu'au petit matin, raconte le chef de la zone de Gatumba, Hussein Ntahetwa. Les gens ont mis à l'abri leurs maigres biens au sec à des endroits qui étaient surélevés. »

C'était le sauve-qui-peut général. Les gens vont emporter tout ce qui leur tombe sous la main et trouvent refuge sur la route nationale n°4 qui va vers Uvira en RDC voisine et traverse la ville de Gatumba. 

Depuis, le niveau de l'eau ne cesse de monter, les maisons en terre continuent de s'écrouler et quelques hippopotames et crocodiles ont commencé à faire leur apparition, alors que les pauvres habitants de six quartiers de Gatumba les plus touchés sont en train de regagner les sites de déplacés. « La première inondation a eu lieu le 21 avril 2020, la suivante, c'était le 20 mai 2021, depuis, c'était l'accalmie. Mais avec cette nouvelle inondation, ceux qui avaient regagné leurs domiciles parce que ça s'était asséché reviennent dans les sites (de déplacés). La seule solution est que les autorités construisent une digue », estime le chef du site de Kanyinya, Alexis Yamuremye.

Combien ont déjà fui la zone inondée ? Le décompte des sinistrés est toujours en cours, selon l'administration locale.