Des conditions VIP pour le séjour en prison de l’ex-Premier Ministre du Burundi
Justice

@rib News09/05/2023 - Source AFP

Dans l’après-midi du lundi 08 mai, l’ancien Premier Ministre du Burundi, Alain-Guillaume BUNYONI a été conduit à la prison de Ngozi dans le nord du pays.

Une escorte spéciale constituée d’agents et de matériels roulants de la brigade spéciale de protection des institutions l’y ont conduit.

Plus tôt dans la journée de ce lundi, assisté de son avocat, l’ancien Premier Ministre du Burundi, arrêté en avril dernier à Bujumbura, a été présenté, selon les sources de l’AFP, à un collège de trois juges de la Chambre de Conseil de la Cour suprême.

Ces derniers lui ont notifié différents chefs d’accusations :  atteinte à la sécurité intérieure de l’État, l’atteinte au bon fonctionnement de l’économie nationale, prise illégale d’intérêt, détention illégale d’armes et outrage envers de Chef de l’État.

- Des conditions VIP pour un ancien Premier Ministre tout-puissant -

En prélude à l’arrivée d’Alain-Guillaume BUNYONI à la prison de Ngozi, la plupart des gardes pénitentiaires ont été changés.

Beaucoup de pensionnaires ont changé de bâtiments. Une cellule de 6×8m avec douche et toilettes internes avec une cour intérieure personnelle de 20×8m, le tout isolé des autres prisonniers.

Voilà un peu la cellule spéciale VIP dont les préparatifs ont pris fin il y a une semaine et dans laquelle l’ancien Premier Ministre du Burundi passera son séjour en prison.

Pour rappel, Alain-Guillaume BUNYONI Premier ministre depuis juin 2020, a été limogé le 7 septembre 2022 le président Évariste NDAYISHIMIYE qui l’a remplacé par le ministre de l’Intérieur Gervais NDIRAKOBUCA.

Quelques jours plus tôt, le Chef d’État burundais, dans un discours aux termes assez forts, avait fustigé des “velléités de coup d’Etat de la part de ceux qui se croient Tout-puissants et qui tentent de saboter son action.”

Entre 2011 et 2014, AlainGuillaume BUNYONI a été le Chef de cabinet de l’ancien président Pierre NKURUNZIZA, dont il fut le bras droit. Il est plus haut gradé de police burundaise pour avoir été deux fois Ministre de la Sécurité publique et Directeur Général de la Police Nationale, entre 2005 et 2007.

Depuis la crise politique de 2015 et jusqu’à sa chute, Alain-Guillaume BUNYONI a toujours été perçu comme le véritable numéro deux du régime burundais, la tête de pont des durs caciques détenant les clés des coulisses du pouvoir de ce pays.