Ratification de l’accord de coopération dans le nucléaire civil entre le Burundi et la Russie
Cooperation

PANA01 février 2024

Bujumbura, Burundi (PANA) - L’Assemblée nationale a adopté hier mercredi, un projet de loi portant ratification d’un accord de coopération entre le Burundi et la Russie dans le domaine de l'utilisation de l'énergie nucléaire « à des fins pacifiques », a-t-on appris ce jeudi, de source parlementaire.


Analyse et adoption du projet de loi relatif à l'Accord entre le Burundi et la Fédération de Russie

Le Renouveau, 01-02-2024

Sous l’égide du président de l’Assemblée nationale, Gélase Daniel Ndabirabe, les élus du peuple se sont réunis en séance plénière, le mercredi 31 janvier 2024 pour analyser et adopter le projet de loi portant ratification par la République du Burundi, de l’Accord entre ce pays et le gouvernement de la Fédération de Russie sur la coopération dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.

Le ministre Ibrahim Uwizeye, ayant l’énergie dans ses attributions, qui a représenté le gouvernement burundais a indiqué qu’il est possible d’utiliser l’énergie nucléaire sans pour autant disposer de l’uranium dans son sous-sol. L’installation de la centrale de l’énergie nucléaire peut se faire et acheter la matière première chez ceux qui en disposent.

Le ministre Uwizeye a d’abord rassuré les élus du peuple que l’énergie nucléaire et l’énergie atomique ne présentent aucune différence dans le domaine de l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques. Pour ce qui est de la matière première utilisée pour produire l’énergie nucléaire, les députés ont demandé au ministre si le Burundi possède dans son sous sol de l’uranium qui est utilisé pour cette production ou si des travaux de prospection de cette matière ont été faites. Le ministre Uwizeye a signalé qu’il y a espoir que le sous sol burundais regorge de d’uranium suite aux indices découvertes par les prospections minières faites dans les provinces de Bujumbura, Muramvya, Kirundo et Bubanza, précisément dans les communes de Mutambu, Kiganda, Ntega et Musigati. Cependant, il a indiqué qu’il n’y a pas eu de travaux de prospection de détail pour estimer le potentiel du pays. Mais selon le ministre Uwizeye, il est possible d’utiliser l’énergie nucléaire sans pour autant disposer de l’uranium dans son sous sol. L’installation de la centrale de l’énergie nucléaire peut se faire et après l’on peut acheter la matière première à ceux qui en disposent.

Le ministre a souligné  qu’il est même difficile d’utiliser l’uranium directement à l’état brut au moment de son exploitation au Burundi car les installations nucléaires utilisent de l’uranium enrichi et le Burundi n’a pas l’autorisation et les capacités techniques de produire de l’uranium enrichi. M. Uwizeye a précisé que seulement six pays au monde ont l’autorisation d’enrichir l’uranium parce qu’il exige de procédés sophistiqués. Par ailleurs, pour la première phase, le Burundi compte installer une centrale de 200MWe qui utilise une petite quantité d’uranium enrichi et le fournisseur de ce combustible assurera le transport et la gestion des déchets de la centrale.

Le Burundi n’a pas de problème d’espace pour les installations nucléaires

Pour ce qui est de l’espace d’installation nucléaires qui demande de grandes superficies, le ministre Uwizeye a avancé qu’il y a de petits réacteurs nucléaires de 50MWe, 100MWe, 250MWe et 500MWe pour des installations nucléaires de petites tailles qui ne nécessitent pas de grands espaces. Pour ce qui est de la protection de la population contre les méfaits des produits nucléaires, au Burundi, on compte installer quatre mini-réacteurs  de 50MWe. Ces derniers sont totalement automatisés de manière que n’importe quel incident arrête automatiquement le processus de production de l’énergie électrique et cela n’engendre aucun problème, aucun incident nucléaire.

Après analyse et quelques amendements apportés audit projet de loi sur la coopération dans le domaine nucléaire entre le Burundi et la Russie, les élus du peuple l’ont adopté à l’unanimité avec 111 voix des députés présents au palais des congrès de Kigobe.

Par Laurent Mpundunziza