"Triste journée pour la démocratie au Burundi"
Opinion

@rib News, 23/07/2010

Burundi Législative

Le taux de participation générale n’atteint pas les 40%

C’est aujourd’hui que les Burundais en âge de voter étaient appelés d’aller élire leurs représentants au niveau du Parlement. Mais comme pour les présidentielles, l’appel lancé par le Président Nkurunziza n’aurait pas été écouté car la consigne de l’Opposition de boycotter le processus électoral a été respectée d’une façon générale. Contrairement aux communales qui, au début, avaient connues un achalandage extraordinaire dans une ambiance démocratique phénoménale, aujourd’hui c’est à compte goutte que Monsieur et Madame ‘Tout le Monde’ se présentait pour voter. Bien qu’on puisse souligner certains bureaux qui ont enregistré une participation avoisinante les cinquante pourcent, à la fin du scrutin la tendance générale était maintenu à trente pourcent et n’attendrait pas les 40%.

Plusieurs bureaux de vote recevaient un électeur toutes les quinze ou vingt minutes (4 à 5 électeurs par heures, en moyenne) - les agents de la CENI ainsi que les observateurs nationaux et internationaux étant considérablement plus nombreux que les votants. A Bujumbura Mairie et dans la Province de Bujumbura Rural, la majorité des lieux de vote où on a passé les bureaux de vote étaient pratiquement vides, avec quelques agents électoraux endormis sur les chaises, d’autres debout à l’extérieur en attente. Une attente vaine car les élections viennent de se clôturer (officiellement… mais peut-être pas officieusement).

Sous d’autres cieux, la suite de l’histoire serait simple : le dépouillement se ferait d’une façon transparente et les résultats réel (et non les résultats voulus) seraient proclamés au Peuple souverain du Burundi. Mais comme cela servirait encore une fois comme preuve de la nécessité évidente d’un processus électoral démocratique digne de ce nom et disqualifierait instantanément les fausses victoires du pouvoir en place, il y a des très grandes chances que les résultats réels ne soient jamais proclamés.

Il faut souligner que le parti de Rwagasore avait refusé, lui aussi, de participer dans une mascarade électorale. Il n’est revenu dans le processus qu’après être rassuré de sa part du gâteau par le parti de l’Ambassadeur Jérémie Ngendakumana. Pour le reste, c’est la CELAT et des partis produits par les CNDD-FDD au style ‘Nyakuri’. Bref, le Président Nkurunziza aura préféré une autre élection sans adversaires. Ce soir ou demain soir, comme une magicienne douée, la CENI nous fera un autre numéro. L’annonce attendue ferait état d’une participation fictive de 80%, le parti présidentiel rafla tous les sièges, bien évidemment après avoir distribué quelques sièges à ses partis satellites.

Aujourd’hui c’est une journée triste de plus pour la démocratie au Burundi. Bien que le Peuple a validé encore une fois sa position vis-à-vis à un processus électoral truqué en refusant d’y participer, M. Ndayicariye et le Régime Nkurunziza se loge le droit de choisir les dirigeants pour toute la Nation.

En attendant l’Espoir c’est tout ce qui nous reste et le gardera.

Par Nsengiyumva Vincent