Le FRODEBU originel perd encore des plumes
Politique

PANA, 01/09/2008 - Le principal parti d'opposition au bord de l'implosion au Burundi

Bujumbura, Burundi - Le principal parti d'opposition du Burundi, le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU), a perdu un nouveau membre influent, Jean de Dieu Mutabazi, qui a annoncé, lundi, la création d'une formation politique dénommée "Rassemblement démocratique au Burundi" (RADEBU).

Le président du RADEBU a, dans un passé récent, occupé au sein du FRODEBU d'importantes fonctions dirigeantes, dont, notamment, celles de Secrétaire général et porte-parole officiel du parti.

 Un autre poids lourd et ancien président du parti, Jean Minani, venait à peine de craquer la porte et d'annoncer la création d'un "FRODEBU-Nyakuri" (FRODEBU-Véritable, en langue nationale, le Kirundi).

Les dissidents partent en protestant publiquement contre la manière, "mauvaise" selon eux, dont est géré aujourd'hui l'héritage de Melchior Ndadaye, père fondateur du FRODEBU et premier président élu de l'ère démocratique au Burundi, assassiné en 1993 dans un putsch militaire, après seulement trois mois de pouvoir.

Minimisant l'hémorragie qui mine le FRODEBU, son vice-président, Frédéric Bamvuginyumvira, a déclaré que ceux qui partent voir ailleurs sont mus par des "intérêts matériels immédiats" alors que le FRODEBU a été créé dans l'objectif d'asseoir un "Etat de droit et une justice pour tous" (au Burundi).

"Cela ne peut pas se faire en un jour", a-t-il dit, avant de demander un peu plus de patience aux cadres et militants encore fidèles au FRODEBU originel.

Quelque sept nouveaux partis politiques sont venus enrichir le paysage politique burundais depuis les dernières élections générales post-conflit de 2005 qui ont mis fin au pouvoir du FRODEBU en consacrant une nette victoire du Conseil national pour la défense de la démocratie/Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD, ex-principale rébellion actuellement aux affaires).

Le paysage politique national compte actuellement une quarantaine de partis dont seulement cinq sont représentés au Parlement.

Le FRODEBU ambitionne de prendre sa revanche sur le CNDD-FDD aux prochaines élections générales de 2010, mais peu d'observateurs avisés lui donnent cette chance dans l'état actuel des divisions internes qui risquent plutôt de faire le jeu de ses adversaires.