| Crimes en RDC : Le M23 a bénéficié d'un soutien opérationnel de la part du Rwanda |
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@rib News, 05/09/2025 – Source Reuters M23 et forces congolaises soupçonnés de crimes de guerre en RDC, selon un rapport de l'ONU Le groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, les forces armées congolaises ainsi que d'autres groupes armés se sont rendus coupables de graves violations des droits humains dans l'est de la République démocratique du Congo, dont certaines pourraient constituer des crimes de guerre, a révélé vendredi le Bureau des droits de l'homme de l'ONU. Selon un nouveau rapport de la Mission d'établissement des faits du Bureau des droits de l'homme de l'ONU, le M23, les forces armées congolaises et d'autres groupes sont responsables de violations graves du droit international humanitaire depuis la reprise des combats fin de l'année dernière dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
« Les atrocités décrites dans ce rapport sont horribles », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, appelant à ce que justice soit rendue aux victimes. Les gouvernements du Rwanda et de la RDC ainsi que les milices pro-gouvernementales connues sous le nom de Wazalendo n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter ces accusations. Le chef du M23, Bertrand Bisimwa, a déclaré à Reuters que les allégations de l'ONU étaient fabriquées et constituaient une tentative non professionnelle de retourner l'opinion publique contre le groupe. Le M23 a également nié par le passé toute implication dans des atrocités. En janvier, le M23 a pris le contrôle de Goma, la plus grande ville de l'est de la RDC, avant d'étendre ses gains dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Les combats ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes cette année, tout en faisant craindre une guerre à grande échelle dans une région riche en étain, or et coltan. Si de nombreux organismes de défense des droits humains et l'ONU ont déjà accusé les parties impliquées dans le conflit congolais de graves exactions, il s'agit du premier rapport onusien à conclure que ces abus pourraient constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. Le rapport indique que le M23, dirigé par des Tutsis, a commis des exécutions sommaires, des actes de torture et des disparitions forcées -- des faits susceptibles de constituer des crimes contre l'humanité, ainsi que des crimes de guerre tels que des meurtres délibérés et la prise d'otages. VIOLENCES SEXUELLES SYSTÉMATIQUES Le groupe a également eu recours à des violences sexuelles systématiques, notamment des viols collectifs, ciblant majoritairement des femmes, dans le but de « dégrader, punir et briser la dignité des victimes », précise le rapport. Le rapport affirme que le M23 a bénéficié d'une formation et d'un soutien opérationnel de la part des Forces de défense rwandaises (RDF), et fait état d'allégations crédibles concernant la présence clandestine de personnels RDF au sein du M23. Le Rwanda a toujours nié soutenir le M23 et affirme que ses forces agissent en légitime défense contre l'armée congolaise et les miliciens hutus liés au génocide rwandais de 1994. Le rapport note également que les forces armées congolaises et les groupes affiliés, tels que les Wazalendo, ont commis de graves violations, incluant des viols collectifs, des meurtres délibérés de civils et des actes de pillage. L'enquête s'est penchée sur la répétition de viols commis par certaines unités congolaises en janvier et février, afin de déterminer s'ils constituaient des crimes contre l'humanité, mais n'a pas pu établir s'il s'agissait d'une politique d'État. Il est également indiqué que certains membres et dirigeants des Wazalendo pourraient avoir commis le crime de guerre consistant à enrôler ou utiliser dans les combats des enfants de moins de 15 ans. « Ce rapport doit rappeler l'importance de la justice et de la responsabilité pour ces violations », a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole principale du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, à des journalistes à Genève. Le HCDH a lancé un appel pour un financement adéquat afin de permettre à la Commission d'enquête sur les violations dans l'est de la RDC, actuellement bloquée par un manque de moyens, de poursuivre ses travaux. À la suite d'une médiation du Qatar, la RDC et les rebelles ont signé une déclaration de principes le 19 juillet, dans laquelle ils s'engageaient à entamer des négociations de paix en août. Cependant, les deux parties n'ont pas respecté ce délai.
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