Flambée des prix des fournitures scolaires au Burundi
Education

PANA, 04/09/2008

Bujumbura, Burundi - Les prix des fournitures scolaires connaissent une flambée sans précédent à la veille de la rentrée scolaire 2008-2009, le 15 septembre courant, a constaté jeudi un journaliste de la PANA sur les marchés de Bujumbura, la capitale du Burundi.

Un cahier de 100 feuilles, qui revenait à moins de 500 Francs burundais (un dollar = 1.190 Francs burundais), l'année dernière, se vendait jeudi matin à plus de 700 Francs burundais.

L'uniforme scolaire le moins cher se négociait à 14.000 Francs burundais alors qu'il ne coûtait que 6.000 Francs burundais en 2007.

La faillite du Complexe textile de Bujumbura (COTEBU) serait en cause dans le renchérissement des prix des uniformes scolaires, expliquent des commerçants aux parents grognards qui errant dans tous les sens au marché central de Bujumbura à la recherche désespérée des prix bas.

Les commerçants iraient aujourd'hui jusqu'en Chine pour s'approvisionner en tissus "abordables", a confié à la PANA un détaillant du marché central de Bujumbura.

D'autres commerçants ont invoqué la dévaluation de la monnaie locale pour justifier la flambée des prix de pratiquement toutes les marchandises sur les marchés locaux.

La mauvaise conjoncture économique risque de ruiner les espoirs suscités par la politique du nouveau gouvernement d'assurer une éducation de base gratuite à tous les enfants en âge d'être scolarisé, de l'avis des parents d'élèves.

Le gouvernement burundais a tenté de sauver les meubles en annonçant, jeudi, son intention de procéder à la distribution gratuite des cahiers aux écoliers dès la rentrée scolaire prochaine.

Les effectifs attendus dans le primaire public à la prochaine rentrée scolaire avoisineraient le 1,8 million d'écoliers, selon le directeur de Cabinet du ministre de l'Education nationale, Venant Nyobewe.

Les écoliers des 5ème et 6ème années primaires recevront chacun six cahiers, ceux de la 4ème et 3ème auront droit à 5 cahiers et les petits des 1ère et 2ème sont assurés de 3 cahiers, selon la même source.

Le "geste" est destiné à épauler les parents d'élèves qui traversent une mauvaise conjoncture économique, a laissé entendre le haut responsable du ministère de l'Education nationale.

Les parents vont, en revanche, se débrouiller seuls pour trouver le reste des fournitures comme les manuels scolaires revenant parfois encore plus chers.

Dans le cas des cahiers gratuits, il a fallu, là aussi, un précieux coup de main du gouvernement ougandais pour les avoir, a fait savoir M. Nyobewe.

Concernant les efforts locaux, on a vu ces derniers jours le chef de l'Etat burundais, Pierre Nkurunziza, sillonner le pays avec dans son convoi du ciment et des tôles destinés à la construction de quelque 150 nouvelles écoles primaires et secondaires dans les coins les plus déshérités du pays.

Le gouvernement burundais doit encore fournir de grands efforts pour résoudre l'autre lancinant problème d'au moins 5.000 nouveaux enseignants à recruter pour combler les vides, dit-on au vice-ministère chargé de l'Enseignement de base et secondaire.

Mais c'est sans compter avec le gel des recrutements dans la Fonction publique, depuis un certain temps, sur injonction des institutions de Bretton Woods qui reprochent déjà au gouvernement burundais d'entretenir un nombre pléthorique de fonctionnaires et une masse salariale susceptible de compromettre les équilibres macro-économiques du pays.