Afrique du Sud : Les supporters de Zuma réclament le départ de Mbeki
Afrique

RFI, 14/09/2008 - Avec notre correspondante au Cap, Clémence Petit-Perrot

 Le président sud-africain Thabo Mbeki (g) et son ancien vice-président Jacob Zuma.En Afrique du Sud, le  non-lieu obtenu vendredi dernier par Jacob Zuma dans son procès pour corruption attise la crise politique que traverse  l’ANC (Congrès national africain).

Si le jugement ouvre la porte de la présidentielle au dirigeant du parti au pouvoir, il décrédibilise aussi encore un peu plus le président Thabo Mbeki.

Certains partisans de Jakob Zuma ont exigé hier la démission de la Présidence de la République de Thabo Mbeki en réclamant par ailleurs son départ du parti.

«  Va-t-en », ordonne l’ANC à Mbeki. Telle était la une choc samedi du quotidien The Star. En effet, depuis vendredi et l’acquittement de Jacob Zuma, les appels à la démission du président de la République par des factions du parti au pouvoir et de ses alliés politiques se font de plus en plus pressants.

En évoquant lors de l’audience la possibilité d’un complot politique du clan Mbeki contre Zuma, le juge Nicholson a cautionné la position de ceux qui demandent la tête du président depuis plusieurs mois.

« Mbeki a abusé de l’Etat et nous voilà désormais à un point où la justice nous donne raison », a déclaré Julius Malema, le président de la Ligue de la jeunesse de l’ANC (Congrès national africain), à l’issue du procès. Malema qui a ensuite demandé au comité exécutif national de l’ANC de renvoyer Mbeki à la fois de la présidence et du parti.

Le comité, ainsi que le parti communiste et le syndicat Cosatu (Congrès des Syndicats sud-africains) devraient se réunir la semaine prochaine pour débattre de la question.

En théorie, le président peut-être démis par le comité ou par le vote de deux tiers des députés, ce qui entraînerait la tenue d’élections anticipées où Zuma aurait toutes les chances de l’emporter.

Malgré ces pressions, il semble cependant peu probable que l’ANC se lance dans ce jeu dangereux qui pourrait entraîner une crise politique encore plus grave que celle qui secoue aujourd’hui le pays.