Célébration de la première Journée internationale de la démocratie
Droits de l'Homme

UN News Centre, 15 septembre 2008

Ban Ki-moonLa Journée internationale de la démocratie a été célébrée lundi pour la première fois par l'Assemblée générale de l'ONU et le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rappelé à cette occasion que soutenir la démocratie était une mission centrale de l'organisation.

« Bien que le mot démocratie n'apparaisse pas dans notre Charte, les Nations Unies font plus que n'importe quelle autre organisation pour promouvoir et renforcer les institutions et les pratiques démocratiques à travers le monde », a souligné M. Ban dans un discours devant l'Assemblée générale.

«  Nous devons être conscients d'une tendance dans certaines parties du monde à remettre en question la valeur profonde de la démocratie. Il y a une perception chez certains dans certains pays que la démocratie a échoué à améliorer la vie des gens, même là où l'on pensait que la démocratie avait des racines profondes », a-t-il mis en garde. « A cela s'ajoute, la perception par certains que la construction de la démocratie est une ingérence politique soutenue par l'étranger », a-t-il souligné.

Le Secrétaire général a jugé d'autant plus indispensable de « toujours expliquer la logique de notre mission : que l'expérience nous a enseigné que la démocratie est essentielle pour achever nos objectifs fondamentaux de paix, de droits de l'homme et de développement ». « Les démocraties consolidées ne se font pas la guerre. Les droits de l'homme et l'état de droit sont mieux protégés dans les sociétés démocratiques. Et le développement a plus de chance de prendre racine si les gens peuvent véritablement s'exprimer sur la manière dont ils sont dirigés et partager les fruits du progrès », a souligné M. Ban.

Le Secrétaire général a noté que le Fonds des Nations Unies pour la démocratie, créé il y a deux ans, était désormais fermement soutenu par quelques 35 donateurs parmi les Etats membres.

Message du SG à l’occasion de la première Journée internationale de la démocratie - Lundi, 15 septembre 2008

C’est avec émotion que je me joins à vous pour célébrer la première Journée internationale de la démocratie, proclamée par l’Assemblée générale pour commémorer l’adoption de la Déclaration universelle sur la démocratie par l’Union interparlementaire en 1997.

La publication par l’Union de la Déclaration en tant que guide exhaustif pour les gouvernements et les parlements du monde entier a marqué, il y a 11 ans, une étape importante dans la promotion de la démocratie. En suivant l’exemple éclatant et inoubliable donné plus de 50 ans auparavant par la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce document est venu combler une lacune de notre cadre normatif moderne. Aujourd’hui, la Déclaration universelle sur la démocratie éclaire et soutient efficacement notre action s’agissant des principes de base de la démocratie, des éléments et normes de l’exercice démocratique du pouvoir et de la dimension internationale de la démocratie.

Il n’est pas anodin, loin s’en faut, que cette Journée ait été instituée grâce à des pays qui s’efforcent eux-mêmes de cultiver et renforcer chaque jour leurs jeunes institutions démocratiques. Lorsque la Conférence internationale des démocraties nouvelles ou rétablies, par l’intermédiaire du Qatar qui en assurait la présidence, a présenté à l’Assemblée générale un projet de résolution portant création de la Journée, elle a envoyé un signal fort au reste du monde.

En tant que Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, j’ai la ferme intention de veiller à ce que l’ONU s’emploie à l’échelle mondiale, partout où cela est possible, à aider les peuples et les nations à construire et consolider des systèmes démocratiques. Notre expérience nous a appris, à maintes reprises, que la démocratie est une condition essentielle de la réalisation de nos objectifs fondamentaux que sont la paix, le respect des droits de l’homme et le développement. Les démocraties solides ne se font pas la guerre entre elles; les droits de l’homme et l’état de droit sont mieux protégés dans les sociétés démocratiques; et le développement prend racine bien plus aisément si la population a véritablement son mot à dire dans la manière dont elle est gouvernée et a la possibilité de goûter aux fruits du progrès.

Notre mission est fondée sur une vérité fondamentale et universelle au sujet de la démocratie, à savoir que celle-ci est, in fine, le produit d’une société civile robuste, active et énergique. Une société civile présentant ces caractéristiques encourage le civisme et permet aux régimes démocratiques de fonctionner.

En d’autres termes, la démocratisation n’est pas un sport-spectacle. Et il s’agit plus d’un marathon que d’un sprint. C’est une lutte de longue haleine que doivent mener des citoyens isolés, une multitude de communautés et des nations tout entières. Veillons à ce que chacun d’entre nous joue pleinement le rôle qui lui revient.