Burundi : Trois journalistes devant le procureur sur plainte du maire de la capitale
Droits de l'Homme

APA, 28-10-2010

Bujumbura (Burundi) - Les journalistes Domitille Kiramvu, Raymond Zirampaye et Bonfils Niyongere de la radio privée RPA (Radio Publique Africaine) ont comparu jeudi devant le procureur de la République à Bujumbura dans une affaire les opposant au maire de la ville, M. Evrard Giswaswa qui s’est plaint « d’outrage et de dénonciation calomnieuse ».

Ce n’est que vers 16 heures locales que les trois journalistes ont été libérés pour comparaître à une date ultérieure qui n’a pas été précisée. Leurs avocats ont reçu l’ordre de ne rien dire à la presse.

L’affaire remonte à la nuit du 16 au 17 octobre dernier lorsque le maire de Bujumbura arrive à l’Hôpital Prince Régent Charles (HPRC) en compagnie de deux blessés dont un grièvement.

Lui-même avait des habits déchirés et dans un état déplorable, selon les témoignages fournis à la RPA par l’infirmière de garde qui lui a prodigué des soins. Selon toujours la même radio réputée au Burundi pour son franc parler, les faits ont pris naissance dans la boîte de nuit « Toxic », sur l’Avenue de la Mission, en plein centre ville de Bujumbura.

Le maire Giswaswa justifie sa présence sur les lieux par une invitation qu’il a faite à des amis pour y boire un verre.

Des témoins affirment cependant que M. Giswaswa s’est disputé les faveurs d’une demoiselle avec des jeunes gens avant que cela ne dégénère en bagarre. Le groupe de jeunes gens a alors profité de l’absence de la garde rapprochée de M. Giswaswa, postée à l’entrée de la boîte, pour le passer à tabac.

Dépassé par les événements, il a appelé au secours un gradé de la police pour l’aider à faire face à cette horde furieuse.

Le maire et deux de ses agresseurs ont alors été conduits par des policiers à l’HPRC où ils ont reçu des soins.

A leur arrivée vers 3 heures du matin, le maire, agacé par la question du vigile des lieux qui demandait qui va payer les soins à prodiguer aux patients, l’a fait tabasser par des éléments de la police qui l’accompagnaient.

L’affaire qui fait grand bruit actuellement dans la capitale burundaise, est l’objet de tous les commentaires.