Burundi : Tollé général suite au dérapage d’un responsable religieux musulman
Société

@rib News, 08/12/2010

Cheick Sadiki Kajandi président de la Communauté Islamique du Burundi (COMIBU) demande « la fermeture des radios privées du Burundi, à exception des radios religieuses ».

S’exprimant en marge d’une réunion à l’intention des responsables religieux du Burundi tenue par le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana ce lundi, Cheick Kajandi affirme que ces radios privées sont la source d’insécurité dans le pays.

« Ces radios privées sont à l’origine d’insécurité actuelle que connait le pays », a déclaré le président de la COMIBU, devant le ministre de l’intérieure et les responsables religieux ce lundi.

Cependant, les propos de Kajandi ont vite été rejetés par les participants à cette réunion. Selon Mgr Bernard Ntahoturi de l’Eglise Anglicane du Burundi, l’idée de fermer les radios privées n’est pas bonne.

« Chaque radio a sa ligne éditoriale et les radios privées ont joué un rôle important dans la vie du pays ces derniers jours », a déclaré Mgr Ntahoturi qui estime aussi que ce n’est pas le moment de punition du genre.

« Que les radios privées continuent à émettre et que les radios religieuses soient multipliées », a ajouté Mgr Ntahoturi.

Le ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana qui dirigeait la réunion des ces responsables religieux ne soutient pas non plus l’idée de Cheick Kajandi.

« La liberté d’expression est un acquis démocratique et ne sera pas retiré à la population », a déclaré le ministre de l’Intérieur, en réponse à cette inquiétude de Cheick Kajandi.

Du coté de la société civile, c’est peut être une courte mémoire de Cheick Kajandi qui serait à l’origine de ces déclarations. Selon le secrétaire exécutif du Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE) Gordien Niyungeko « le président de la COMIBU devrait plutôt demander pardon » pour ces déclarations qui font reculer le pays.

Cet avis est aussi soutenu par les professionnels des medias. Selon Corneille Nibaruta, président de l’Association Burundaise des Radios Diffuseurs (ABR), le Cheick a tapé a coté suite à sa « mémoire courte », a-t-il déclaré.

« Les medias burundais ont donné depuis 1998 un espace aux opposants politiques surtout du temps des rebellions et cela a fait que ces guerres se terminent », a-t-il rappelé.

Des sources proches de la communauté islamiques du Burundi disent ces déclarations n’engagent que le Ckeick Kajandi et qu’il aurait agit par pur vengeance à l’encontre de certains medias qui auraient donné espace d’expression à un groupe de musulmans de Gitega après la démolition d’un kiosque près du mosquée de Gitega, une démolition qui a fait que des marchandises d’une valeur de plus de 1000$ disparaissent dans des conditions obscures.