Les médecins en grève au Burundi
Santé

PANA, 22/09/2008

Bujumbura, Burundi - Les médecins du Burundi ont entamé, lundi, une grève de 48 heures sur fond de revendication d’un nouveau statut spécial pour la corporation, apprend-on de source syndicale à Bujumbura.

L’ultime recours à la grève serait motivé par une longue attente de plus de quatre ans d’un nouveau statut, à en croire le porte-parole du Syndicat indépendant des médecins (SIMEBU), Dr Willy Gatore.

Le statut actuellement en vigueur ne répondrait plus aux difficiles conditions de vie et de travail des médecins burundais, a expliqué la même source.

Une commission technique aurait été déjà créée par le ministère de la Santé publique, mais le responsable syndical n’a pas manqué de critiquer ses lenteurs au travail.

Dans le détail des revendications, le porte-parole du SIMEBU a principalement mis en avant le faible niveau des salaires qui font du médecin burundais l’inférieur de ses homologues de la sous-région aux conditions de travail et de vie pourtant similaires.

A titre illustratif, un médecin débutant au Burundi n’irait pas au- delà de 70 dollars américains par mois, alors que son confrère rwandais gagnerait jusqu’à vingt fois plus, a révélé Dr Gatore.

De plus, un médecin rwandais terminerait ses études avec l’assurance de prendre possession immédiate d’un logement de fonction, contrairement à celui du Burundi qui peut aller jusqu’à la fin de sa carrière sans bénéficier de la même faveur.

"Le réflexe du médecin burundais serait aujourd’hui d’aller voir ailleurs une fois le diplôme en poche", déplore le porte-parole du SIMEBU.

On compterait déjà une vingtaine de médecins spécialistes burundais actuellement au Rwanda voisin, selon la même source.

Plus de 200 autres médecins burundais auraient profité récemment d’une formation spécialisée en occident pour y rester.

Le peu de médecins spécialistes encore disponibles dans le pays ne cessent de déserter le secteur public pour les cliniques privées.

Du côté du gouvernement, on s’organise comme on peut face à la fuite des cerveaux en faisant venir sporadiquement des médecins étrangers pour donner un coup de main à l’instable système sanitaire burundais.