Le chanteur burundais Jean-Christophe Matata est décédé en Afrique du Sud
Société

APA, 04-01-2011

Jean-Christophe MatataLes fans du chanteur burundais Jean-Christophe Matata sous le choc après la mort de l’artiste 

Bujumbura (Burundi) - Les fans de la musique burundaise sont sous le choc après la mort dimanche dans un hôpital en Afrique du Sud, du célèbre chanteur Jean-Christophe Matata qui a rendu l’âme après avoir animé une soirée animée la veille du nouvel an.

Né en 1962 dans le quartier déshérité de Kinama, dans la commune urbaine de Bujumbura (Mairie) la capitale du Burundi, Christophe Matata a commencé sa carrière musicale très jeune, à l’âge de 18 ans, et réussit à s’imposer devant le public par ses propres compositions.

En 1986, il s’installe à Kigali (capitale du Rwanda) et entame sa carrière solo. Il s’affirme en tant qu’auteur-compositeur-interprète, dès la sortie, en avril 1987, de son premier album intitulé « Amaso akunda’ Ntabona neza » (les yeux amoureux ne voient pas bien) qui devint un hit dans les pays des Grands lacs.

Puis suivront, « Ihorere Ntusarare » (Ne pleures pas) en août 1987 et « Umpora iki ? » (Pourquoi tu m’en veux ?) en décembre de la même année et « Murantunga » (vous allez m’excuser), sorti en août 1988. Grâce à la richesse de ces albums, il est encore plus remarqué sur la scène internationale et devint finaliste du concours Découvertes 89 de Radio France Internationale (RFI).

C’est avec regret que Jean-Christophe Matata quitte le Rwanda en 1990 quand la guerre éclate dans ce pays et rentre à Bujumbura. Son cinquième album « N’I Nyagasambu rirarema » sort en décembre 1990 et lui vaut le titre de chanteur Numéro 1 du Burundi suite à un sondage réalisé auprès d’un large public par le Journal "BONEKA" (Paris-France).

Installé en Belgique depuis fin 1991, plusieurs manifestations ont bénéficié de sa participation bénévole tant en Europe qu’en Afrique et au Canada. On a eu l’occasion de l’applaudir aux Halles de Scharbeek (Bruxelles), à l’occasion de la Journée de la musique de La Louvière (Belgique) ainsi qu’au Festival d’été de Maubeuge (France), au Festival International des Cultures Africaines (FICA), à Montréal au Canada, etc.

Le Haut Commissariat des Droits de l’Homme à Genève ou la Banque Mondiale ont souvent fait appel à son talent pour porter le message de la lutte pour la Paix et pour le respect des Droits des enfants et des femmes.

Né poète et musicien, Jean-Christophe Matata a prouvé chaque jour qu’il valait encore plus que lui donnent les classements des hit parades.

Son premier album Amaso akunda lui a valu le titre d’ambassadeur de la musique du Burundi, le sixième l’a placé sur les hautes marches de la musique en Afrique Centrale et le huitième ‘’99% ZOUK’’ a magnifié sa capacité de marier le Reggae, le Zouk et bien sûr le rythme traditionnel à travers ce titre « NYEGERA CYANE » (serre-moi ).

Il était rentré sur sa terre natale en 20O9 où il avait installé son propre studio. Les fans qui l’attendaient en mars 2011 pour une tournée en France en compagnie d’autres chanteurs burundais, Steven Sogo et Riziki, sont devenus orphelins de sa musique.