Burundi : Absence très remarquée de l’opposition chez le ministre de l’Intérieur
Politique

@rib News, 02/01/2011

Le ministre burundais de l’Intérieur Edouard Nduwimana a déploré mardi l’absence des partis d’opposition réunis au sein de l’Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri). « C’est regrettable qu’il y aient des partis qui optent pour la politique de la chaise vide » a déclaré le ministre Nduwimana dans une réunion avec les partis politiques burundais.

« C’est aussi dommage qu’il y ait des partis politiques qui se confondent avec certaines personnes fondatrices ou membres de ces mêmes partis. On dirait que le CNDD sans Nyangoma n’existe pas ou le FNL sans Rwasa n’existe pas », a laissé entendre le ministre de l’Intérieur.

Lors de cette réunion, qui se veut désormais mensuelle, le ministre de l’Intérieur a fait savoir que la sécurité est bonne sur tout le territoire national sauf dans la commune de Kanyosha en province de Bujumbura, qui est instable par manque de l’administrateur  communal. Du reste, a souligné le ministre, aucune rébellion n’est en gestation sauf qu’il y a eu des gens qui ont cherché à l’établir bien avant les élections mais qui ont échoué.

Cependant, les affirmations du ministre semblent avoir révolté la population de Benga dans la zone de Muyira et celle de la zone Kiyenzi de la commune Kanyosha dans Bujumbura.

Des sources proches de ces populations civiles se disent lassées par la présence des groupes armés qui attaquent avec technicité des positions policières. Elles ajoutent que cette commune de Kanyosha n’a plus d’autorités à la base, la majorité d’entre elles ayant opté pour la clandestinité par crainte d’être assassinés par ces groupes armés qui opèrent uniquement la nuit.

Au niveau de l’opposition politique, l’ADC-Ikibiri de dit étonné par l’attitude du ministre de l’Intérieur qui convoque des réunions des partis politiques pour parler d’un agenda qui n’entre pas dans ses compétences.

« Ce n’est le ministre de l’Intérieur qui doit parler de la sécurité alors qu’il y a un ministre en charge de cette même sécurité », a déclaré le président du Frodebu, Léonce Ngendakumana, qui assure la présidence tournante de l’ADC-Ikibiri.

« D’ailleurs, le ministre de l’Intérieur n’a pas de bonnes relations avec les partis d’opposition surtout ceux de l’ADC Ikibiri car il milite pour leurs démembrements », a martelé  Léonce Ngendakumana, qui ajoute que le gouvernement devrait se mettre sur la table de négociation entre les protagonistes politiques plutôt créer des ailes au sein des partis politiques burundais.

Cependant, Léonce Ngendakumana garde la main tendue vers le président de la République, lui demandant de lancer des négociations entre l’opposition et le gouvernement en vue de parler de la sécurité, des droits de l’Homme, de la dilapidation des deniers publics et bien d’autres maux qui hantent le pays actuellement.

« Nous ne pouvons pas refuser de rencontrer le président de la République aussi longtemps qu’il reste le père de la Nation » a déclaré le président en exercice de l’ADC-Ikibiri. [ND]