Burundi : vers un sursaut patriotique au sein du parti au pouvoir ?
Politique

@rib News, 28/02/2011

COMMUNIQUE DU 26 FEVRIER 2011 PORTANT SUR LA POSITION DE BEAUCOUP DE MEMBRES DU PARTI CNDD-FDD ET DES BURUNDAIS EN RAPPORT AVEC LA CORRUPTION, LES MALVERSATIONS ECONOMIQUES ET D’AUTRES MAUX QUI GANGRENENT LE POUVOIR EN PLACE A BUJUMBURA.

Depuis une bonne période, la communauté nationale et internationale assiste impuissamment à des scènes de corruptions et de malversations économiques affichées par certains dignitaires du pays en général et du parti CNDD-FDD en particulier alors que des instances chargées de lutter contre ces fléaux ont été mises sur pied. Une certaine opinion croit aveuglement que la majorité des « BAGUMYABANGA » soutient ce comportement malsain alors qu’il n’en est rien. Tout simplement, les membres du parti au pouvoir animés par l’esprit patriotique se sont vus muselés, écartés des instances dirigeantes du parti et refusés le droit d’expression. Bien plus, des tueries de paisibles citoyens s’observent un peu partout dans le pays et leurs familles ne reçoivent aucune assistance dans leurs efforts de découvrir les commanditaires.

La devise du parti CNDD-FDD pour laquelle beaucoup de membres sont fidèles reste et restera: LA JUSTICE, LA DEMOCRATIE et LE DEVELOPPEMENT. Plutôt, les « BAGUMYABANGA » sont chagrinés par le manque de cadre d’expression au sein du parti face à la situation catastrophique qui prévaut au pays. Leur parti considéré comme un cadre sacré d’expression, les ventriotes comptés parmi ses gestionnaires le gèrent en privilégiant le musèlement. La démocratie au sein du parti a été ainsi paralysée alors qu’en qualités de gestionnaires, les « BAGUMYABANGA » devraient être le miroir d’autres formations politiques pour sa consolidation nationale.

Dans cette logique, nous nous appuyons sur la volonté de cette majorité des « BAGUMYABANGA » pour porter à la connaissance de la communauté nationale et internationale ce qui suit :

1. Ces personnes engagées dans la corruption et les malversations économiques se comportent comme étant en compétition. Certains parmi eux ont de hautes responsabilités au sein du parti et ont arrêté des stratégies pour que les « BAGUMYABANGA » animés de l’esprit patriotique ne trouvent aucune brèche pour prodiguer des conseils allant dans le sens de réanimer le système dirigeant.

Qu’à cela ne tienne, les réunions pour l’échange d’idées constructives sont dominées par l’oisiveté, des stratégies de limogeage des uns et des autres et d’autres agendas ne servant à rien à la nation et au parti. La rumeur devenant ainsi le seul moyen d’information et de communication.

2. Face à cette situation, d’autres formations politiques et indépendantes ne peuvent pas avoir la liberté d’expression au moment où la majorité des membres du parti présidentiel en sont dépourvus.

Un groupe de personnes qui sabotent l’économie nationale et perturbent aussi de paisibles citoyens en les faisant limoger de leurs fonctions sous prétexte de mettre en application les recommandations du parti et du Président de la République. Ils ont mis sur pied une équipe des jeunes portants malhonnêtement le nom d’ « IMBONERAKURE » qui sillonne chez certains opérateurs économiques et dans des sociétés paraétatiques pour récoltera l’argent qu’ils appellent par escroquerie « COTISATIONS » ou « APPUIS » au parti.

3. La démocratie, gage de la consolidation de l’indépendance est paralysée au sein du parti et dans le pays alors qu’elles honorent nos héros RWAGASORE et NDADAYE. Ce comportement n’honore point le sang des burundais qui ont péri sur le champ de bataille pour la cause de l’indépendance et de la démocratie.

4. Les malversations économiques, la corruption et d’autres bavures caractérisent cette équipe aux tactiques diaboliques et qui a des antennes un peu partout dans les différentes institutions du pays. Ces patrons et leurs complices souillent le parti et la nation toute entière.

5. Ces malfaiteurs cachés au sein du parti contribuent aussi à la violation des libertés individuelles en poursuivant ceux qui ne partagent pas leur vision et profitent du chao au sein des institutions dont ils sont auteurs pour s’enrichir malhonnêtement. Cette équipe anime l’esprit de la violation de la loi dans le pays car, pour elle le respect de la loi pourrait être un verrou dans l’acquisition illicite des biens.

6. Les relations du Burundi et la communauté internationale ont été entachées suite à ce comportement indigne de cette équipe, ce qui a motivé la perte de confiance des bailleurs vis-à-vis du gouvernement ainsi que le désengagement à l’appui budgétaire et l’adoption des financements à compte-goutte moyennant plusieurs conditionnalités.

7. Pour sauver notre démocratie étouffée par une poignée de gens, les « BAGUMYABANGA » par leur courage s’engagent à consolider leurs efforts pour bannir à jamais, les suspicions, la chasse à l’homme, la culture de la haine, les montages et les chantages cibles…Ainsi, le respect de la chose publique sera assuré, la paix pour tous sera rétablie, les libertés des organisations politiques et indépendantes seront retrouvées, la cohabitation pacifique entre tous les fils et filles du pays sera une réalité, et le tout pour le développement intégral de ce beau pays que le bon Dieu nous a donné.

8. Le programme de désarmement se heurte aux difficultés multiples suite à la prolifération des armes pour ravitailler de nouveaux groupes armés. Même si certains qualifient ces derniers de bandes de voleurs, de fous et autres, ce qui reste évident est que c’est le sang des burundais qui est versé. Au lieu de sacrifier d’autres vies humaines alors que le mobile de ces tueries a une connotation politique liée au refus des résultats des dernières élections, nous trouvons que les négociations inter burundais sont incontournables. Rappelons-nous que les noms calomnieux que le pouvoir de l’époque collait à notre mouvement pendant que nous étions encore sur le champ de bataille ne l’ont aidé à rien pour freiner les pourparlers. Pour rétablir la paix au Burundi, seules les négociations politiques devraient être privilégiées.

9. Heureusement qu’un congrès ordinaire du parti CNDD-FDD aura lieu prochainement. Nous espérons que les résolutions qui en découleront feront face aux lacunes ci-haut citées et pourront rectifier les erreurs, si du moins les organisateurs sont animés d’un esprit patriotique. Nous espérons également que les « BAGUMYABANGA » pourront avoir la chance de donner leurs contributions au lieu d’être dicté comme d’habitude. Ainsi, ce parti aura la chance d’arrêter des stratégies utiles pour l’abolition de ces crimes. Sinon, ça sera la trahison pour les « BAGUMYABANGA » et leur parti, opérée par cette poignée de gens qui les ont infiltrés.

En conclusion, nous informons tous ceux qui veulent le croire que ce communiqué est un avertissement adressé aux auteurs des malversations économiques, des différentes formes de corruptions et de tous les maux dont souffre le Burundi actuellement, que les « BAGUMYABANGA » refusent d’être leurs complices et n’acceptent pas que leur parti soit souillé par leurs actions malsaines. Plusieurs « BAGUMYABANGA » ont fouille en lisant attentivement le document non signé qui circule dans le pays et ont trouvé qu’une bonne partie de son contenu comporte de bonnes idées utiles aux congressistes dans la prise des décisions salvatrices dont le pays et le parti ont besoin.

Enfin, à ceux qui auront apprécié ce communiqué, qu’ils s’en imprègnent pour se ressaisir et construire ce beau pays que nos ancêtres nous ont légués. A ceux qui en sont sidérés, qu’ils veuillent comprendre notre détermination car, la recréation n’a fait que trop durer.

Fait à Bujumbura, le 26 Fevrier 2011.

Le Secrétaire du Conseil des sages

Du parti CNDD-FDD.

Hon. Manassé NZOBONIMPA