Sainte-Hélène : Amahoro-Paix, la solidarité avec le Burundi
Diaspora

Sud Ouest, 3 mars 2011

Par Bernard Duporge

Domina Delhommeau, aux côtés d'amies, a créé l'asso Amaho-ro-Paix pour venir en aide aux habitants de Bujumbura. photo B. D.Qui ne connaît pas Domina Delhommeau dans la commune, qui donne, par ses tenues, un agréable air d'Afrique dans la grisaille médocaine. Son cœur est partagé entre deux villages, Sainte-Hélène et Bujumbura au Burundi. Il y a quelques années, elle décide avec des amies d'aider les gens de là-bas à vivre, ou plutôt à survivre, après des années de souffrance. L'association Amahoro-Paix voit le jour.

En France, on voit grand. Au Burundi, la simplicité est de mise. On va à l'essentiel, et l'essentiel, c'est la nourriture et le nombre de bouches à nourrir. Alors Amahoro-Paix s'attaque à ces deux problématiques, mais avec des moyens très limités. Le dernier en date : aider à la création d'une apiculture moderne. Des ruches ont été achetées et disséminées sur les collines à des points stratégiques. Résultat : depuis un an, la production de miel procure des revenus à ces familles.

Une chèvre par famille

Autre cas : après dix ans d'enfermement, 25 ex-prisonniers se sont retrouvés dans la misère. Ils ont sollicité l'association pour l'achat d'une chèvre chacun. Celle-ci produira du fumier pour fertiliser leur lopin de terre. Elle pourra avoir un ou deux chevreaux, promesse de davantage de fumier. « Le but, dit Domina, est la recherche d'une autonomie alimentaire et la valorisation de la terre nourricière ». Même opération pour 40 familles de paysans dans une zone surpeuplée : une chèvre par famille.

Mais intervient aussi, pour régler le nombre de bouches à nourrir, le contrôle des naissances. C'est une urgence, car la terre n'arrive pas à nourrir toutes les habitants. Dans les centres hospitaliers, les couples sont accompagnés pour s'initier aux méthodes contraceptives appropriées,.

Parrainer des enfants

Côté éducation, grâce aux parrainages, les enfants sont scolarisés, mais la crise a fait des dégâts, et les étudiants n'ont pas toujours les moyens de suivre des études. Pourtant, à force de détermination, ils sont tous passés en classe supérieure.

L'association aide également une association d'infirmiers, d'ingénieurs d'agronomes, de magistrats, de médecins, qui, en équipe, sillonnent les collines dont ils sont issus, pour sensibiliser et encourager les familles à scolariser leurs enfants. Le travail réalisé est énorme, mais les besoins aussi.

Les recettes des ventes dans les vide-greniers, du concert donné dans la salle des fêtes de la commune, aident à ces indispensables réalisations. Il reste encore beaucoup de travail.