Attaque contre Kabila : la police présente une centaine de suspects
Afrique

@rib News, 08/03/2011 – Source AFP

La police congolaise a présenté lundi à la presse une centaine de personnes sur les 126 interpellées dans le cadre de l'enquête sur les attaques lancées le 27 février dernier contre la résidence du chef de l'Etat et un camp militaire à Kinshasa.

Ces attaques ont fait 11 morts côté assaillants et 8 du côté des forces de défense. Selon le colonel Lole Ininande, porte-parole de la police, au total 126 personnes dont une femme ont depuis été interpellées, dont 44 "déjà mises à la disposition des instances judiciaires" et 82 autres placées "sous enquête préliminaire" de la police.

Ces suspects ont été présentés à la presse dans les locaux de l'inspection générale (IG) de la police. Assis près de l'entrée, une quarantaine d'hommes, en uniforme de détenus, dans un bon état physique apparent et gardant le silence ont d'abord été présentés avant d'être rejoints par une cinquantaine d'autres dont une femme débarqués d'un camion militaire.

Les derniers arrivants, fatigués, certains hagards, d'autres en colère et criant leur innocence, portaient des vêtements civils sales, parfois déchirés, certains étaient pieds nus, d'autres avaient des blessures apparentes. Deux étaient en fauteuil roulant avec des bandages aux jambes.

La femme criait être "pêcheur" près du port, d'autres "étudiant" ou "commerçant". "On m'a arrêté, je n'ai rien fait", suppliait l'un d'eux.

Huit soldats et 11 assaillants ont été tués lors des attaques du 27 février en début d'après-midi à Kinshasa contre la résidence du président congolais Joseph Kabila et le camp militaire Kokolo, selon le porte-parole.

Cette attaque armée, a expliqué le colonel est "l'oeuvre d'insurgés venus de l'extérieur, auxquels se sont joints quelques complices se trouvant à Kinshasa", visait plusieurs cibles.

Ces cibles étaient la résidence du président "dans l'objectif d'attenter à sa vie", le camp Kokolo "dans le but de s'approvisionner en armes et munitions", les deux aéroports de la capitale pour "empêcher tout appui aérien autre qu'en leur faveur", la Radio télévision nationale "pour diffuser des messages subversifs", et deux prisons "en vue d'accentuer leur potentiel offensif", a détaillé le porte-parole.

Après l'attaque de la résidence et du camp, les assaillants "mis en déroute" par la garde républicaine et l'armée, ont été "empêchés d'attaquer les autres objectifs", a-t-il expliqué sans répondre aux questions.

Des armes présumées saisies ont également été exposées: une douzaine de fusils kalachnikov, 4 lance roquettes RPG7 avec une quinzaine de roquettes, deux mitrailleuses légères, mais aussi 25 machettes neuves et quelques couteaux.