Kigali sollicite l’Afrique de l’Est dans le dossier contre la France
Afrique

@rib News, 03/10/2008 – Source APA 

Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a invité les participants au quatrième séminaire interparlementaire de l’Assemblée législative de l’Afrique de l’est (EALA) et les Assemblées nationales régionales d’aider son pays dans le traitement de la question du rôle de la France dans le génocide rwandais de 1994.

M. Karugarama délivrait un discours jeudi sur « la reconstruction du secteur judiciaire après le génocide de 1994: défis et opportunités » lors du quatrième séminaire interparlementaire de l’EALA et des assemblées nationales régionales qui se déroule à Kigali.

Le séminaire conjoint parlementaire de trois jours plus connu sous le nom de Nanyuki IV entre dans le cadre d’une série d’activités de l’EALA d’un mois qui se tiennent à Kigali.

Le ministre de la Justice a précisé que le Rwanda avait formellement soumis son rapport d’enquête concernant le rôle de la France dans le génocide de 1994 aux autorités françaises qui n’ont pas encore fourni de réponse officielle à leurs homologues de Kigali.

« Nous avons soumis officiellement le rapport d’enquête indépendant concernant le rôle de la France dans le génocide de 1994 au Rwanda et nous attendons toujours leur réponse. Nous espérons qu’ils vont répondre mais nous sommes tout à fait certains que les preuves fournies dans le rapport sont accablantes et difficiles à réfuter », a déclaré Karugarama.

« Nous vous invitons à être de notre côté pour traiter cette question de crime de génocide avec la France », a-t-il lancé.

Le rapport accuse des dizaines de grands politiciens et responsables militaires français dont l’ancien président François Mitterrand d’être directement impliqués dans la planification et l’exécution du génocide au Rwanda.

Le rapport de 500 pages qui a été rendu public en août, est le fruit d’une commission d’enquête indépendante dirigée par Jean de Dieu Mucyo, le président en exercice de la Commission de l’idéologie génocidaire et rescapé des violences de 1994 qui ont fait plus d’un million de tués.

Dans son allocution devant plus de 80 parlementaires de la région en provenance du Kenya, du Rwanda, du Burundi, de la Tanzanie et de l’Ouganda, M. Karugarama a fait remarquer que l’autre défi auquel le secteur judiciaire rwandais est confronté est la question de l’abus du principe de juridiction universelle de la part de certains juges européens.

Les juges français et espagnols se sont servis de ce principe pour inculper près de 50 responsables militaires rwandais et de hauts responsables et collaborateurs du président Kagamé sur des accusations de génocide et de crimes de guerre commis en 1994, lors du génocide.