Trois tués près de Bujumbura, les services secrets pointés du doigts
Sécurité

@rib News, 16/04/2011 – Source AFP

Trois personnes dont deux militants de l'opposition ont été tuées dans les environs de Bujumbura dans la nuit de jeudi à vendredi dans des attaques attribuées à des "bandits armés" par les autorités mais que la population impute aux services de sécurité.

Dans la zone de Nyambuye, à la périphérie est de Bujumbura, un groupe de dix personnes en tenue militaire a attaqué une famille de la colline de Museruko vers minuit et a "fait sortir de la maison Innocent Ngendakuriyo et son fils de 20 ans, les ont obligés à s'agenouiller avant de les exécuter", selon des membres de la famille.

"Ils ont été tués par la Documentation (services secrets) parce qu'ils sont du parti FNL (ex-rébellion) : on leur a demandé s'ils cotisaient à ce parti avant de les tuer", a précisé un témoin, sous couvert d'anonymat. Le chef de zone de Nyambuye a assuré que ces deux personnes avaient été tuées par "des bandits armés".

Cette zone dépend de la province de Bujumbura rural (ouest), fief des ex-rebelles des Forces nationales de libération (FNL), aujourd'hui devenues parti politique mais dont les membres sont soupçonnés par les autorités d'être derrière les nouvelles violences au Burundi.

 Dans la zone de Ruziba, à la périphérie sud de Bujumbura, un enfant de 4 ans a été tué et quatre civils ont été grièvement blessés dans une attaque attribuée aux policiers et à un groupe de jeunesse affilié au parti au pouvoir, selon une dizaine de témoins.

Le porte-parole de la police, le major Pierre Chanel Ntarabaganyi, a assuré que "la police a été informée de l'attaque de bandits armés et est intervenue (...) des gens ont été touchés par des balles perdues".

Le 7 avril, trois militants du parti au pouvoir avaient été assassinés dans le même secteur, vraisemblablement dans un acte de vengeance après une série d'exécutions extrajudiciaires visant l'ex-rébellion des FNL.