Nouvelles locales du vendredi 29 avril 2011
Nouvelles locales

@rib News, 29/04/2011

● Droits de l’Homme

- La semaine de la commémoration des événements de 1972 s’est poursuivie ce jeudi et vendredi par un atelier d’échanges organisée par le Centre d’alerte et de prévention des conflits (CENAP) et l’Association pour la mémoire et la protection de l’humanité contre les crimes internationaux (AMEPCI) sur le thème : « Victimes du conflit burundais de 1972 et au-delà, franchir l’étape des mémoires sélectives pour une commémoration collective ». L’un des exposés du jour « 1972, pour une juste compréhension des faits et des événements, problématiques des traces et sources écrites et orales ? », a été présenté par l’historien Jean Marie Nduwayo. Selon lui, les événements de 1972 tirent racines profondes dans l’exclusion. (Abp/Isanganiro)

- Cette frustration avait pour origine la rationalisation de l’administration par le colonisateur belge qui, par des clichés ethnique, a chassé tous les chefs et sous-chefs hutus de l’administration coloniale. Aussi, a-t-on dit, les Hutu extrémistes se sont beaucoup inspirés de l’idéologie rwandaise (les tueries de 1959 des Tutsi rwandais, accusés d’être des descendants des Somaliens, des Ethiopiens). Par ailleurs, selon M. Nduwayo, la première République a été marquée par une grande instabilité politique, beaucoup de remaniements ministériels qui aboutissaient chaque fois à l’exclusion des Hutus du gouvernement. Toutes ces péripéties de l’histoire ont ainsi abouti à la fatidique journée du 29 avril à midi heure à laquelle le président Micombero a démis son gouvernement, ce qui a été marquée à l’origine de tout le chaos, selon le professeur Nduwayo. Le 1er mai, a-t-il dit, les « Maï Mulele »ont attaqué la région du Sud du pays où des Tutsi furent tués. (Abp)

- L’office du Haut Commissaire des droits de l’homme au Burundi a organisé ce jeudi 28 avril 2011 un atelier de formation sur la justice de transition à l’intention des leaders de la communauté Batwa (pygmées). Dans son discours de circonstance, le chef de l’unité de Justice de transition au Bureau de Nations Unies au Burundi (BNUB), Mme Anamaria Upegui, a indiqué que cet atelier vise à renforcer les capacités des leaders de la communauté des Batwa du Burundi dans le domaine de la paix et la réconciliation. Cela, a-t-elle précisé, constitue une des préoccupations du BNUB en général et de la section des Droits de l’Homme et Justice en particulier. Elle a fait remarquer que la communauté des Batwa est parmi les minorités ethniques que compte le pays et que les conditions de réussite du processus de justice de transition doivent tenir compte de toutes les minorités qui se trouvent dans tout le pays. (Abp)

● Politique

- La situation au sein du parti Uprona fait débat ces derniers jours dans les milieux politiques burundais suite aux agitations internes dictées par rejet du président dudit parti par une grande partie de ses membres. Selon le porte-parole de l’Uprona, le député Charles Nditije, l’ancien député Manwangari Jean-Baptiste veut plonger le parti dans un gouffre car, selon lui, il était habitué à ce que toutes les décisions soient prises en sa présence mais actuellement il est un simple membre du comité central du parti Uprona, ce qui ne lui conforte plus. (Rtr)

- L’Assemblée nationale burundaise a approuvé mercredi au palais de Kigobe avec certaines réserves, la Stratégie nationale de développement de la statistique du Burundi. Les réserves portent sur le statut spécial des ingénieurs statisticiens qui y est préconisé ainsi que les chiffres représentant le budget de sa mise en œuvre qui, selon les parlementaires, peuvent changer. Les principales priorités préconisées par cette stratégie pour le court terme sont la réalisation des enquêtes de couverture nationale, notamment les recensements généraux de l’agriculture, les enquêtes auprès des ménages, les recensements d’entreprises et établissements, la production des comptes nationaux et le recensement des statistiques courantes, la mise en place d’un fichier des établissements et la production des indicateurs économiques, financiers, démographiques et sociaux, la mise en place des services de statistiques dans tous les ministères, l’investissement dans le capital physique et humain, et la formation des cadres statisticiens par le biais des centres de formation statistiques fondamentaux et par les institutions supérieures locales. (Abp/Rtnb)

● Sécurité

- Un camion qui roulait à vive allure tôt dans la matinée du jeudi 28 avril 2011 sur la nationale RN7 près de la station service « Butanyerera », a causé la mort d’une personne travaillant dans une société de gardiennage à Bujumbura et deux blessés graves, a déclaré un policier témoin oculaire de cet accident. D’après lui, le cadavre de la personne morte sur le champ a été évacué à la morgue de l’Hôpital Prince Régent Charles (HPRC) par un véhicule de la société de gardiennage pour laquelle elle prestait. Par ailleurs, a-t-il précisé, les deux autres piétons touchés par cet accident, qui ont été grièvement blessés au niveau des jambes, ont été acheminés par un véhicule de police vers des lieux hospitaliers non encore identifiés. (Abp)

- Une personne répondant au non de Diomède Mbonicura, originaire de la colline de Kibungo en commune Kigamba a été tuée par balles ce jeudi le 28 avril 2011 au cours d’une embuscade tendue par des bandits non encore identifiés, armés de fusils, a-t-on appris de sources policières à la PSI de Cankuzo (Est du Burundi). Selon cette source, c’était vers 7 heures du matin quand un certain Diomède Mbonicura, un militaire e congé, a été tué pendant qu’il se rendait de la commune Kigamba à Cankuzo. Ils étaient à deux sur une moto appartenant à un catéchiste de l’église de pentecôte répondant au nom de Claver Nkinahoruri. (Abp)

- Le phénomène de violences sexuelles faites aux femmes et filles est de plus en plus fréquent dans différentes localités de la province CAnkuzo. Le cas le plus récent, est celui d’une fillette de 10 ans qui  a été violée lundi dernier par un homme âgé de 52 ans dans la commune Cendajuru, comme on l’a appris de source policière. Selon cette source, la victime du viol, écolière de la première année primaire, rentrait de l’école vers 17 heures. Arrivée dans une vallée, cette fillette est tombée dans les griffes d’un certain Evariste Karima qui l’a trainée vers un champ de cannes à sucre situé le long de la route, d’où elle est sortie violée avec violence par cet homme. La victime est rentrée en pleurant jusqu’à la maison pour raconter les faits à ses parents. Ces derniers l’ont immédiatement transportée au centre de santé de Cendajuru. La même source rapporte que l’auteur a affirmé mercredi avoir commis ce crime. Selon toujours le violeur, la motivation d’avoir des chances de s’enrichir est derrière ce crime commis aisément. Il est en train de subir des interrogatoires. (Abp)

● Economie

- L’association burundaise des consommateurs (ABUCO) s’insurge contre la mesure prise mercredi par le ministère du commerce et de l’Industrie de revoir à la hausse les prix des produits pétroliers. Le porte-parole de cette organisation, M. Pierre Nduwayo a fait remarquer que le gouvernement fait un prélèvement de plus de 30% sur les produits pétroliers sous forme de taxes et impôts. L’ABUCO demande par conséquent au gouvernement d’abandonner une partie de ces taxes. (Abp/Bonesha)

- Cette organisation des consommateurs burundais craint une augmentation sensible des prix des autres biens et services, faisant suite à cette hausse des prix des produits pétroliers. A Bujumbura, les nouveaux tarifs sont fixés à 2.000FBu le litre pour le gasoil et l’essence, et à 1.780FBu le litre pour le pétrole. A l’intérieur du pays, les tarifs varient de 20 à 40FBu en plus, selon la distance les séparant de Bujumbura d’où les produits pétroliers sont approvisionnés. Le ministère en charge du commerce explique cette hausse par l’augmentation du prix du baril au niveau du marché international et par l’insécurité qui secoue les pays producteurs du pétrole, des arguments jugés moins convaincants par les acheteurs qui trouvent que la ministre n’a donné qu’une réponse échappatoire. (Abp/Rtnb/Bonesha)

● Education

Plus de 5.824 écoliers ont déserté l’école primaire depuis le début de cette année scolaire dans la province de Muyinga, selon M. Diomède Munyabigo le chargé de l’éducation dans cette province. L’effectif des filles s’élève à 3.200, tandis que celui des garçons est de 2.624. Au secondaire, l’effectif est de 1.654 élèves dont 938 garçons et 716 filles. Selon M. Munyabigo, les communes Giteranyi et Butihinda sont les plus frappées par les cas d’abandons scolaires. Leur position géographique à la frontière avec le Rwanda et la Tanzanie fait que les garçons qui abandonnent l’école se dirigent facilement vers ces pays où la main-d’œuvre est relativement bien payée par rapport au Burundi. A cela s’ajoute la disette et la fraude sur la frontière. Enfin, les filles sont très attirées les orpailleurs de Butihinda qui les prennent en mariage précoce ou en concubine. (Abp)