L’ambassadeur et de cinq députés du Burundi en visite à Messac
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Ouest-France, 07 mai 2011

La délégation parlementaire du Burundi reçue à la mairie - Messac

 La venue à Messac de l'ambassadeur et de cinq députés du Burundi, jeudi 5 mai, était au centre d'une semaine chargée en visites et réceptions. Après avoir été accueillie sur l'exploitation agricole de Guillaume et Stéphane Gloro à la Pommeraie (voir notre édition de vendredi 6), la délégation parlementaire burundaise a été reçue en mairie. Mais auparavant, les Burundais ont voulu visiter l'église paroissiale où l'ambassadeur, son Excellence M. Gaspard Musavyarabona, a joué un morceau à l'orgue.

Un pays grand comme la Bretagne

Jean-Luc Le Garrec, conseiller municipal, a commenté un long exposé à l'écran sur le rôle, les fonctions et compétences de la Région, du Département, de la commune, la communauté de communes, les syndicats intercommunaux (Samov, syndicat de sports)... Le fonctionnement du conseil municipal dont la loi date du 5 avril 1884 ! La commune a été présentée par son maire, Thierry Beaujouan. Un dossier a été remis aux députés burundais afin que chacun puisse mieux comprendre comment fonctionne une commune.

À son tour, l'ambassadeur du Burundi a expliqué comment est organisé son Pays. Grand comme la Bretagne, il compte 129 communes. Au Burundi, la « colline » (village) correspond à notre commune, leur commune à notre intercommunalité, leur Province à nos Pays (Pays de Vilaine, Pays de Redon, etc.) Dans la composition du conseil, « sur cinq élus, il faut qu'il y ait au moins deux femmes », indique l'ambassadeur.

« La mission de la délégation burundaise en visite en France était centrée sur trois thèmes : l'Etat de Droit, la création d'entreprises et le microcrédit, la gestion du foncier et l'agriculture pratiquée par 90 % de la population, explique l'ambassadeur. Tout cela, pour stabiliser un Pays qui sort de plusieurs années de guerre civile ».

Médaille et cadeaux

Le maire a remis la médaille de la commune à François Kabura, député, 2è vice-président de l'Assemblée nationale du Burundi. Et une bouteille de cidre à chaque membre de la délégation. Le député a offert en cadeau au maire, un instrument de musique ancestrale fabriqué dans son pays.

Les discussions se sont poursuivies tout au long du repas servi au restaurant scolaire municipal. Les numéros de téléphone ont été échangés car l'ambassadeur « veut revenir à la ferme pour une étude plus en profondeur et pour manger du poulet de Janzé ».

Ouest-France, 06 mai 2011

L'ambassadeur et cinq députés du Burundi à la ferme - Messac

Reportage

 Il est 15 h. Guillaume et Stéphane Gloro sont tous les deux dans l'allée qui longe la laiterie. Les deux exploitants du Gaec des Tilleuls, à la Pommeraie, attendent des invités venus de loin : des députés du Burundi et l'ambassadeur de ce pays d'Afrique de l'Est, grand comme la Bretagne.

« On ne sait pas trop pourquoi c'est tombé sur nous », lâche en souriant Guillaume. Peut-être parce que le député Jean-René Marsac est en contact avec le Gaec pour une histoire d'installation photovoltaïque stoppée par le moratoire de l'État... Et que ce même député est le président de l'association des Amitiés France-Burundi.

Et que la délégation du Burundi vient chercher des exemples d'exploitations et d'organisations agricoles qui pourraient fonctionner là-bas et qui permettraient de diminuer la pauvreté et d'exporter vers les pays voisins.

« On va leur montrer nos poulets de Janzé et puis nos vaches laitières. Ils voulaient voir du cochon, on en a trois... »

« Le même attachement à la culture »

Les voitures commencent à arriver. Des gens du pays, élus, personnalités, représentants divers, tous plus ou moins en pays de connaissance. Le car de la délégation finit par se garer dans l'allée. Le député Marsac fait les présentations, le député vice-président de l'Assemblée nationale burundaise son discours.

Et Stéphane se lance dans les explications. D'abord sur ce que c'est qu'un Gaec, puis sur les poulets de Janzé, élevés en liberté à l'âge de 6 semaines. « Pas de ça chez nous, prévient l'ambassadeur, Gaspard Musavyarabona, on n'a pas de place ». Là où la Bretagne compte 65 habitants/km², le Burundi en compte 370. Mais au-delà du poulet, c'est toute l'organisation de la production qui intéresse les visiteurs. Et les questions se multiplient, de plus en plus techniques. « Où est le terrain de sport des poulets ? », demande l'ambassadeur, taquin. Guillaume et Stéphane sourient et sont à l'aise pour parler de leur métier.

Après les poulets, les vaches, dont beaucoup ont pris la clé des champs. Le député vice-président questionne Stéphane sur ce que mangent les quelques bêtes qui sont dans la stabulation. On parle lait, litres et quotas. Dans la laiterie, Stéphane propose une louche de lait. L'ambassadeur goûte le premier, puis le vice-président François Kabura et la député Espérance Inamahoro. « C'est bon ! Je crois que je vais revenir... »

La visite dure près d'une heure et demie, puis la délégation est reçue au château juste à côté. Sur le chemin, l'ambassadeur et son épouse parlent de l'image qu'ils se faisaient de la campagne française, de la Bretagne profonde. « Un ami nous en a beaucoup parlé. Nous avons senti cet attachement à la culture, comme chez nous. C'est bien. Il faut conserver cela. »

Christelle GARREAU.