Burundi : le leader des ex-rebelles des FNL mis en cause pour les violences
Sécurité

@rib News, 08/05/2011 – Source RFI

Pour la première fois depuis l'apparition de nouvelles violences qui ont suivi la contestation des élections générales de 2010 et qui font craindre la reprise d'un conflit armé, un responsable burundais, le ministre de la Défense nationale, vient de les attribuer officiellement au leader des ex-rebelles des Forces nationales de libération, Agathon Rwasa, qui a fuit en exil depuis plusieurs mois, et appelle la population à se désolidariser avec lui.

Embuscades, attaques, assassinats ciblés, la situation ne cesse de se dégrader dans la province de Bujumbura et grimpe dans l’Ouest du Burundi. Mais jusqu’ici, le pouvoir semblait minimiser ces nouvelles violences en les attribuant systématiquement à des groupes de bandits armés.

L’opinion nationale s’en est émue et les autorités burundaises ont dû réagir. Les plus hauts responsables burundais sillonnent depuis le début de la semaine toutes ces collines qui surplombent la capitale burundaise et organisent des réunions destinées à ramener la paix. Et pour la première fois, un membre du gouvernement burundais, et pas n’importe lequel, a attribué ces violences aux leaders des ex-rebelles des FNL (Forces nationales de libération), Agathon Rwasa, confirmant ainsi une opinion largement répandue au sein de la population.

« Tout le monde se rend compte que la situation sécuritaire est presque catastrophique, même si tout n’est pas perdu », explique le ministre burundais de la Défense, le général Pontien Gaciyubwengé. Et d'ajouter : « Je ne comprends pas comment la population continue de soutenir et de servir Agahton Rwasa, qui est originaire de Kiremba dans la province de Ngozi. C’est une honte ! Proposez à Rwasa de transposer cette guerre que vous vivez dans une autre province ou qu'un de ses fidèles aille la mener à Kiremba et vous verrez que vous n’allez pas survivre un seul jour ».

Dimanche, le président burundais Pierre Nkurunziza s’est engagé à ramener la paix dans la province de Bujumbura rurale dans les deux mois qui viennent. Cela ne sera pas facile d’autant qu’il s’adresse à une population largement acquise à Agathon Rwasa, considéré comme son principal rival.