Burundi : la guerre civile a tué 13 000 rebelles hutus
Politique

@rib News, 15/05/2011 – Source Belga

Au moins 13 000 combattants de l'ex-principale rébellion hutu du CNDD-FDD au Burundi ont péri lors de la guerre civile qui l'a opposée de 1993 à 2006 à l'armée dominée alors par la minorité tutsi, a affirmé le président Pierre Nkurunziza, issue de cette rébellion.

C'est la première fois que l'ancienne rébellion hutu aujourd'hui au pouvoir au Burundi annonce officiellement ses pertes. L'ex armée tutsi n'a jamais donné de bilan de ses propres pertes.

"Il y a eu un moment au Burundi, sous les anciens pouvoirs (tutsi) où c'était interdit pour certains de construire la maison de ses rêves, de porter un costume, d'étudier, d'acheter une voiture, de pleurer ses morts ou de les enterrer", a déclaré Pierre Nkurunziza.

Pierre Nkurunziza, un Hutu, parlait pour la première fois aussi clairement de "l'exclusion" qui a frappé officieusement pendant de longues années les membres de la majorité hutu (85% de la population) dans plusieurs secteurs de la vie nationale.

L'histoire récente du Burundi est jalonnée de très nombreux conflits entre la majorité hutu (85%) à la minorité tutsi (14%), longtemps au pouvoir.

Le dernier de ces conflits a débuté en 1993 avec l'assassinat du premier président hutu démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, lors d'une tentative de coup d'Etat par l'armée, alors dominée par les Tutsi, et a fait plus de 300 000 morts, en grande majorité civils.

Le gouvernement doit installer une commission Vérité et réconciliation et un tribunal spécial pour juger ces crimes d'ici la fin 2011.