Charles Mukasi se voit refusé l’exil au Canada
Société

@rib News, 30/05/2011D’après RPA

Charles MukasiL’ancien président du parti Uprona (ex-parti unique), Charles Mukasi, s’est vu refusé l’exil par le tribunal d’Ottawa au Canada, apprend-on de source sur place. La décision a été rendue le 28 avril 2011 sur fond d’accusation d’avoir facilité « les arrestations et exécutions de membres des partis hutu après la mort de Ndadaye Melchior en 1993 ».

Selon la même source à Ottawa, cet ancien leader d’une milice Tutsie burundaise, connaît beaucoup de choses sur la mort de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu au Burundi en juin 1993 et assassiné la même quatre mois plus tard.

Après la mort de Ndadaye en 1993, plusieurs cadres Hutu et Tutsis modérés ont été la cible des embuscades et beaucoup y ont péri. Des élèves dans certains établissements scolaires ont été abattus et les autres conduits en prisons, où ils sont resté plusieurs années.

D’autres étudiants de l’Université ont été également tués par leurs collègues, sous l’œil de l’armée et la police. Ils ont été enterrés dans des endroits jusqu’ici inconnus.

Des professeurs de l’Université du Burundi, comme le ministre des Mines Ernest Kabushemeye et d’autres, ont été visés par des jeunes qui étaient contrôlés par certains membres de l’Uprona dont Charles Mukasi lui-même.

Des enfants ont péri dans des attaques à la grenade dans presque tous les établissements secondaires au Burundi pendant la période de 1993 à 2000, période où sévissaient des « Sans Echec » et « Sans Défaite », coordonnées par des cadres de l’Uprona à cette époque.

Charles Mukasi pourrait même s’attendre à une extradition vers le Burundi, si la justice de ce pays le réclame.

Le Canada semble ne plus vouloir sur son territoire la présence de personnes aux mains couvertes de sang.

Pour rappel, un certain Gabriel Nduwayo, alias Sésé, accusé d’avoir participé directement dans l’assassinat au Burundi d’Ernest Manirumva, ancien vice-président d’une ONG locale de lutte contre la corruption et les malversations économiques, a dernièrement été expulsé manu militari du Canada vers son pays d’origine. [JMM]