Le Rwanda met en garde contre tout déni du génocide
Afrique

APA, 06-08-2011

Kigali (Rwanda) - Le Rwanda a mis en garde les chercheurs contre toute perspective de déformer l’histoire du pays qui a connu un génocide en 1994 par un déni total des atrocités commises pendant les cent jours qu’a duré l’épuration ethnique.

La mise en garde a été faite par le secrétaire exécutif de la Commission anti-génocide, Jean de Dieu Mucyo qui a déclaré vendredi dans un entretien avec APA qu’il est prévu d’organiser une conférence pour sensibiliser les chercheurs sur les risques liés à la déformation des faits pour la postérité.

Selon M. Mucyo, la conférence qui s’est tenue jeudi dernier avait pour objectif de rappeler les chercheurs qui mènent une étude sur les conséquences du génocide de 1994 que les faits qui se sont déroulés devraient être relatés comme tels afin d’en tirer les enseignements.

"Il nous a fallu rencontrer les chercheurs et leur signifier l’impact que leurs travaux est susceptible d’avoir sur ceux qui les utilisent mais surtout les victimes du génocide", a indiqué M. Mucyo soulignant que le fait de minimiser ou de nier l’ampleur des horreurs perpétrées en 1994 est un affront à l’encontre des survivants.

M. Mucyo a estimé que le déni du génocide peut créer des problèmes pouvant porter atteinte à la réconciliation nationale et remettre en cause la souffrance des victimes si bien que cela risque de susciter un sentiment d’outrage profond.

"Le but de cette réunion est de doter les chercheurs d’une plateforme leur permettant de relater fidèlement l’histoire du génocide de 1994 dans leur documentation", a-t-il noté.

M. Mucyo a exhorté ces derniers à raconter la vérité telle qu’elle est en vue de promouvoir la paix et la réconciliation au Rwanda.

"Les gens ont besoin de connaître l’histoire du génocide, les causes et les conséquences afin de veiller à ce que cela ne se répète plus", a-t-il laissé entendre.