Des renforts burundais pour la mission de l'Union africaine en Somalie
Sécurité

RFI, 16 août 2011

Soldats burundais de l'AMISOM débarquant à MogadiscioLe Burundi s'est déclaré prêt à envoyer des troupes supplémentaires en Somalie pour renforcer le dispositif des casques verts de l'Union africaine (Amisom). Il répond à l'appel lancé la semaine dernière par le commandant de la mission. Les Burundais composent actuellement la moitié du contingent de 9 000 hommes déployés à Mogadiscio.

Après la demande de renfort, lancée par  le général ougandais, Fred Mugisha, commandant de la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom), le président somalien Cheikh Charif Ahmed est arrivé à Bujumbura ce 15 août pour demander un effort supplémentaire de la part du Burundi, un pays qui contribue déjà pour près de la moitié des 9 000 soldats engagés jusqu’ici au sein de l’Amisom.

La réponse de Bujumbura n’a pas tardé : « Nous lui avons promis des troupes supplémentaires », a lancé le président burundais Pierre Nkurunziza après un entretien avec son homologue somalien. En réalité, un bataillon de quelque 800 hommes entraînés par des instructeurs américains est prêt à être déployé à tout moment, selon un haut responsable de l’armée burundaise. Reste seulement à trouver de quoi l’équiper.

L’envoi de ces troupes supplémentaires ne pourrait-il pas causer de malaise au sein d’une armée burundaise qui a déjà subi de nombreuses pertes en Somalie ? « Loin de là », selon des sources militaires qui assurent que « l’attrait de la solde, plutôt confortable, a suscité jusqu’ici beaucoup de vocations au sein de la troupe où l’on ne compte plus le nombre de volontaires pour cette mission ».

L'Amisom a subi plusieurs attaques violentes des shebabs depuis le début de l'année 2011. Lors d'affrontements fin février-début mars, la mission a perdu 53 soldats, dont 43 Burundais. Depuis le début de sa mission, les pertes de l'Amisom se monteraient à plus de 150 hommes. Lors des opérations de l'Onu en Somalie (UNOSOM I et II) au début des années 90, 157 casques bleus avaient été tués.

Le déploiement de la force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie (Amisom) fait suite à la guerre entre le gouvernement de transition somalien, aidé par l’Éthiopie, et les forces des tribunaux islamiques en décembre 2006.

Le mandat de l’Amisom, créée le 19 janvier 2007, est d’appuyer le dialogue, assurer la protection des institutions de transition somaliennes et leurs infrastructures. Les premières troupes ougandaises sont arrivées sur le terrain en mars de cette année-là. La présence de l’Amisom était originellement prévue pour six mois avant le déploiement d’une force de l’ONU, qui jusqu'à aujourd'hui considère que les conditions politiques et sécuritaires à l’envoi d’une mission ne sont pas réunies.

Le général ougandais Fredrick Mugisha a pris le commandement de l'Amisom le 15 juin 2007.