@rib News, 22/09/2011

MESSAGE DE CONDOLEANCES ADRESSE AUX FAMILLES DES VICTIMES DES RECENTS MASSACRES DE GATUMBA ET AU PEUPLE BURUNDAIS.

Après l’horreur survenue à Gatumba le soir du dimanche 18 septembre 2011, où plusieurs dizaines de civils ont été sauvagement massacrés, le parti CNDD se joint aux autres forces vives de la nation, au peuple Burundi tout entier endeuillé, ainsi qu’à la communauté internationale pour déclarer ce qui suit :

1. Le parti CNDD condamne avec la plus grande énergie, ce massacre horrible et ignoble de populations innocentes.

2. Le CNDD adresse ses condoléances les plus attristées aux familles éprouvées ainsi qu’au peuple burundais tout entier.

3. Le CNDD réitère ses inquiétudes face à l’insensibilité du pouvoir en place aux appels incessants et aux mises en garde des forces vives de la nation sur la dégradation de la situation sécuritaire, politique et socio-économique du pays. Qu'un massacre d’une telle ampleur se soit produit non loin d'un camp militaire est très troublant et rend perplexe.

4. Le parti CNDD condamne la banalisation par le pouvoir des tueries généralisées dans  tout le pays depuis la faillite électorale de 2010. Ces tueries parfois aux allures génocidaires sont souvent imputables aux agents des différentes polices et/ou forces de défense. Le constat malheureux est que selon les organisations nationales et internationales crédibles des droits de l’homme, ces forces dites de sécurité  sont souvent  relayées et appuyées, dans leur sale besogne, par la milice Imbonerakure créée et entretenue par le parti au pouvoir.

5. Le parti CNDD trouve inadmissible et inquiétant le harcèlement et la persécution continus par le régime en place des voix des sans voix et/ou des leaders de l’opposition qui osent encore dénoncer cette anarchie et les dérives autoritaires du pouvoir. Ces derniers jours, directement après les massacres de Gatumba, le président en exercice de l’ADC-Ikibiri, le président de l’APRODH, le président de l’OLUCOME ont particulièrement subi des interpellations répétitives des agents de l’appareil judiciaires, visiblement dans le seul but de les réduire au silence.

6. Le CNDD met en garde le pouvoir de facto, en place à Bujumbura, contre toute exploitation opportuniste, belliqueuse et inconsidérée de cette lâche agression.

7. Dans cette situation dramatique et tragique du Burundi, le CNDD lance un  cri d’alarme  à la communauté internationale, en particulier à l’Union Européenne  et aux Nations Unies, pour venir au secours du peuple burundais en danger et qui semble aujourd’hui abandonné à lui-même. 

8. Le Parti CNDD demande aux Nations Unies de diligenter, en collaboration avec les organisations des droits de l’homme au Burundi, une enquête neutre sur tous les crimes perpétrés contre les populations civiles après le hold up électoral de 2010 afin d’établir les responsabilités et punir les commanditaires et exécutants de ces crimes et violences au quotidien.  

9. Le parti CNDD continue de préconiser des voies de sortie par des négociations inclusives, pour parer aux dérapages éventuels. Il   réitère donc sa demande de négociations franches entre le pouvoir de facto et l’opposition regroupée au sein de l’ADC-IKIBIRI. Ces négociations se feraient en lieu neutre, dans un pays démocratique et sous la médiation internationale.

10. Enfin, le CNDD demande à la population burundaise de serrer les rangs, d’éviter tout acte de vengeance, afin de sauvegarder l’unité nécessaire pour arrêter cette descente aux enfers.

Fait à Bujumbura le  20 septembre 2011

Pour le CNDD

Léonard NYANGOMA

Président