Michael Sata est le nouveau président de la Zambie
Afrique

l Victoire du leader de l'opposition à la présidentielle en Zambie

PANA, 23 septembre 2011

Michael Sata, nouveau président de la ZambieLusaka, Zambie - Le leader du Front patriotique (PF, opposition), Michael Sata, connu pour son franc-parler, a été déclaré vainqueur de l'élection présidentielle en Zambie.

Dans le cadre du scrutin organisé mardi, M. Sata a battu neuf autres candidats, dont le président sortant, Rupaih Banda, selon les résultats annoncés vendredi matin par le président de la Cour suprême, Ernest Sakala.

Le parti de M. Sata, la deuxième formation politique de Zambie, a donc évincé le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) du président Banda, qui est au pouvoir depuis 20 ans, à la faveur de l'introduction de la démocratie multipartite dans ce pays d'Afrique australe.

M. Sakala a annoncé la victoire de M. Sata avec 43 pour cent des voix, soit 1.150.045 suffrages exprimés en sa faveur.

Il est suivi de près par le président sortant avec 36,1 pour cent, soit 961.796 voix.

Le président de la Commission électorale de Zambie (ECZ), Irène Mambilima, a expliqué que l'ECZ avait reçu et vérifié les résultats de 143 circonscriptions, sur un total de 150 circonscriptions.

Selon elle, il existe une différence de 188.249 voix entre les deux meilleurs candidats (MM. Sata et Banda), alors que le nombre total des votes enregistrés dans les sept circonscriptions restantes et non encore reçus par la commission est de 157.710.

Elle a affirmé que tous ces électeurs ont voté pour le second, mais que M. Sata, maintenait une avance de 30.539 voix.

"La commission est chargée au regard de la loi électorale d'établir et de déclarer les résultats d'une élection sans avoir reçu tous les résultats de l'ensemble des bureaux de vote si les résultats restants ne risquent pas d'influencer le résultat général de cette élection", a tenu à préciser Mme Mambilima.

Le chef du Parti uni pour le développement national,  Hakainde Hichilema, est troisième, suivi du président de Heritage Party, Godfrey Miyanda, qui a une fois occupé les fonctions de vice-président, puis de Tilyenji Kaunda, président du premier parti au pouvoir en Zambie, le Parti uni pour l'indépendance nationale (UNIP).

Les autres candidats à cette élection présidentielle sont l'ancien ministre des Finances, Ng’andu Magande, du Mouvement national pour le progrès, Edith Nawakwi, présidente du Forum pour la démocratie et le développement, la seule femme en lice dans cette élection; l'ancien professeur d'université, Frederick Mutesa, président du Parti pour l'autonomisation et le développement des Zambiens; le président du National Restoration Party, Elias Chipimo junior et le candidat de l'Alliance pour la démocratie et le développement, Charles Milupi.

Michael Sata, 74 ans, cinquième président de la République de Zambie, a occupé différents portefeuilles dans le gouvernement du MMD depuis 1991.

Il a toutefois quitté le MMD en 2001 pour former son parti, après que le président de l'époque, Frederick Chiluba a choisi Levy Mwanawasa pour lui succéder.

M. Sata était déjà candidat à l'élection présidentielle de 2001, qu'il a perdue face à M. Mwanawasa, en 2006 qu'il a encore perdue dans des circonstances controversées face au même adversaire et l'élection partielle de 2008 ayant suivi le décès de M. Mwanawasa où il s'est incliné face au vice-président d'alors, Rupiah Banda.


l Zambie : le nouveau président Sata prête serment, la corruption en ligne de mire

AFP, 23/09/2011

Le chef de l'opposition zambienne, le leader populiste Michael Sata, 74 ans, a prêté serment vendredi comme nouveau président, promettant de combattre avec vigueur le fléau de la corruption, tandis que des centaines sympathisants l'acclamaient devant la Cour suprême.

Moi, Michael Chilufya Sata dûment élu à la présidence de la République de Zambie, je jure d'accomplir mes devoirs de président avec diligence et j'accepte ma responsabilité sans peur et sans préjugé, a déclaré le nouveau président élu, lors de cette cérémonie retransmise en directe à la télévision publique nationale.

Allez Sata, allez, criait la foule, massée au pied de la Cour suprême dont le président Ernest Sakala avait dans la nuit proclamé M. Sata, vainqueur face au président sortant Rupiah Banda, au terme d'un scrutin tendu et émaillé de violences qui ont fait au moins deux morts.

Dans sa première allocution, après la prestation de serment, M. Sata s'en est pris à la corruption qui est un fléau dans le pays, a-t-il dit.

Il y a un lien immense entre corruption et pauvreté. La corruption est moralement inacceptable et doit être combattue avec toute la vigueur qu'elle mérite, a-t-il ajouté.

L'ancien président Kenneth Kaunda, qui a attaché son nom aux 27 premières années d'indépendance sous le régime du parti unique, était présent, tout comme le perdant M. Banda, qui ne cessait d'essuyer des larmes sur son visage avec un mouchoir blanc.

Durant la campagne, M. Sata avait promis de faire le ménage en 90 jours.

A la foule joyeuse, il a rappelé que bien que la Zambie bénéficie d'abondantes ressources naturelles, la majorité de ses compatriotes vivent dans une pauvreté crasse et il a promis qu'ils verraient un changement dans leur vie dans 90 jours.

Notre mandat est d'y aller et de monter des programmes pour améliorer le bien-être des gens et certaines choses que je vous ai promis, vous les verrez dans 90 jours, a déclaré M. Sata.

Nous allons commencer par réduire la taille du gouvernement et ses dépenses, a-t-il déclaré.

M. Sata a aussi souhaité la bienvenue aux investisseurs. Sans vous, la Zambie ne pourra jamais se développer (...) et je promets de donner la priorité à la Zambie, a-t-il déclaré.

A l'extérieur de la Cour suprême, ses supporters, surveillés par quelques policiers à cheval ou en tenues anti-émeute, ont escaladé des murs et grimpé aux arbres pour tenter d'apercevoir leur héros.

Un lâcher de ballons et de colombes a ponctué la cérémonie qui a fait de M. Sata, le cinquième président de la Zambie depuis l'indépendance obtenue des Britanniques en 1964. Le pays n'a jamais connu de guerre.

Dans les rues, le camp du vainqueur paradait en transportant un bateau, symbole de campagne de M. Sata, avec dedans un petit garçon faisant mine de ramer.

M. Sata avait fait de l'Arche de Noé son symbole, comme en 2008 et on l'a vu à plusieurs reprises défilant juché sur un hors-bord tiré par une remorque sur lequel les Zambiens étaient invités à se réfugier pour échapper à la pauvreté et au sous-développement.


l Zambie : le chef de l'opposition déclaré vainqueur de la présidentielle

AFP, 23/09/2011

Le chef de l'opposition zambienne Michael Sata a été déclaré tôt vendredi vainqueur de l'élection présidentielle de mardi en Zambie devant le président sortant Rupiah Banda, au terme d'un scrutin tendu et émaillé de violences qui ont fait au moins deux morts.

"Je déclare Michael Chilufya Sata élu président de la République de Zambie", a annoncé à Lusaka le président de la Cour suprême, Ernest Sakala.

Selon la commission électorale nationale, M. Sata, 74 ans, a recueilli 43% des voix, et M. Banda --également âgé de 74 ans-- 36%, après dépouillement des bulletins de vote dans 143 des 150 circonscriptions du pays.

Le nombre des électeurs inscrits dans les sept circonscriptions restantes est inférieur au nombre de voix séparant les deux rivaux, a expliqué la commission pour justifier la proclamation de la victoire de M. Sata, vieux routier de la politique zambienne, surnommé le "roi Cobra" pour son parler m ordant qui séduit les laissés-pour-compte du boom minier et qui se présentait pour la quatrième fois à la présidentielle.

Dès l'annonce des résultats, des partisans de l'opposant sont descendus dans les rues de la capitale pour célébrer sa victoire, alors qu'ils craignaient depuis le scrutin que le président sortant ne tente de passer en force.

"On y va Sata, on y va", scandaient les manifestants en liesse face à la police anti-émeutes. "On a finalement eu le président que nous voulions et qui nous écoutera", estimait dans la foule Shadrack Mwewa, chauffeur âgé de 20 ans, avant d'entamer l'hymme national zambien.

La lenteur de la publication des résultats avait exacerbé jeudi la colère des partisans de l'opposant, se soldant par des émeutes ayant fait deux morts, selon la police, dans deux villes minières du centre-nord du pays, Kitwe et Ndola. Ces deux localités se trouvent dans le "Copperbelt" --la "ceinture du cuivre" -- minerai qui constitue la principale source de devise du pays, dont 64% de la population vit dans la pauvreté.

A Lusaka, patrouillé par la police anti-émeutes, la plupart des commerces avaient fermé par crainte de violences.

Le président Banda, proche des milieux d'affaires, avait appelé au calme mais été critiqué pour la première fois par la mission d'observation européenne pour avoir largement financé sa campagne sur des fonds publics.

Les partisans de l'opposition ont caillassé des bus, des commerces, des voitures et des édifices de l'administration et incendié le marché de Chimwenwe, faubourg de Kitwe. La police était intervenue jeudi avec des gaz lacrymogènes.

Le camp présidentiel avait réagi en appelant les Zambiens à "rester calmes et pacifique" et en reprochant à "certaines personnes de profiter des retards dans l'annonce des résultats pour créer l'anarchie".

"Nous voudrions vraiment faire vite mais nous ne pouvons sacrifier l'exactitude des résultats", avait expliqué jeudi la présidente de la Commission électorale, Irene Mambilima.

Auparavant, la Haute cour de Zambie avait interdit aux médias de diffuser "tout article contenant des spéculations sur les résultats (...) avant qu'ils ne soient officiellement annoncés".

Le jour du scrutin, des soupçons de fraude et des retards avaient provoqué la colère des sympathisants de l'opposition dans plusieurs bidonvilles de Lusaka et un début d'émeute à Kanyama, l'un des plus peuplés.

Mercredi, d'autres incidents avaient éclaté à Solwezi, localité minière du Nord-Ouest, où les habitants avaient accusé la commission électorale de vouloir transporter des urnes non scellées.

Ni la commission électorale, ni la centaine d'observateurs européens, présents depuis le 12 août, n'ont cependant trouvé de preuves de fraude. En revanche, l'accès aux moyens de campagne a été "inégal" au profit du parti présidentiel, selon la chef de mission européenne Maria Muniz De Urquiza.