Lettre ouverte de Cimpaye à Nkurunziza au nom "Des Indignés burundais"
Opinion

@rib News, 13/10/2011

Pancrace CIMPAYE                                      Bruxelles, le 12 octobre 2011

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A Son Excellence Monsieur le

Président de la République du

Burundi.

OBJET :        Lettre ouverte, Un Cri d’Alarme

Des INDIGNES Burundais

Excellence Monsieur le Président,

Ce 18 Septembre 2011, un drame s’est abattu sur Gatumba, un massacre odieux des civils innocents a été perpétré par des criminels non encore identifiés. Ce carnage condamnable a été décrié par le monde entier.

Malheureusement la police présidentielle est en train d’exploiter ce drame pour décapiter toute voix discordante. En témoigne le rapport confidentiel du 29 septembre du Général Major Adolphe Nshimirimana, un rapport qui sème le doute quant à l’identité des auteurs du drame.

Excellence Monsieur le Président,

A côté de ce drame ignoble de Gatumba, reconnaissez que des centaines de compatriotes sont exécutés dans un silence de cathédrale par la police présidentielle et la milice des IMBONERAKURE d’Ezéchiel NIBIGIRA.

Manifestement ce carnage ne vous émeut pas. Et pourtant en tant que Père de la Nation, vous devriez pleurer tous les fils et filles Burundais qui meurent et surtout traquer sans pitié les bourreaux.

Excellence Monsieur le Président,

Face à cette recrudescence des massacres à caractère génocidaire, des Burundais INDIGNES ont décidé de vous informer qu’ils ne supporteront plus pour longtemps ce carnage des civils innocents.

De même des Burundais INDIGNES, Excellence Monsieur le Président, ne supporteront plus pour longtemps que la justice burundaise soit un instrument de votre pouvoir pour malmener l’ADC IKIBIRI, la Société Civile et la Presse.

Les INDIGNES n’accepteront plus pour longtemps une Justice qui, au lieu de mettre hors d’Etat de nuire les assassins d’Ernest MANIRUMVA, harcèle les victimes de la Société Civile et emprisonne des innocents.

Les INDIGNES n’accepteront plus pour longtemps une justice qui n’hésite pas à emprisonner des avocats comme Maître François NYAMOYA qui croupis à MPIMBA sous un fallacieux prétexte de l’assassinat de Kassy Manlan. Avec l’emprisonnement de Maître Nyamoya, les indignés ne seront pas surpris que Léonce NGENDAKUMANA, Président du FRODEBU, soit emprisonné demain avec comme mobile « assassinat du Président  Melchior NDADAYE ! » C’est ridicule ! C’est honteux !

Les INDIGNES n’accepteront plus pour longtemps une justice qui condamne le français Patrice FAYE à mourir en prison juste parce que des ténors de votre pouvoir veulent mettre la main sur sa propriété bien située au bord du Lac Tanganyika.

Excellence Monsieur le Président,

Les INDIGNES burundais n’accepteront plus pour longtemps que des hommes politiques de l’opposition soient condamnés à la prison, à l’exécution  extrajudiciaire ou à l’exil.

Les INDIGNES n’accepteront plus pour longtemps que votre pouvoir continue à refuser le dialogue avec l’opposition extraparlementaire comme moyen de résoudre le conflit politique qui mine le pays depuis plus d’une année.

Excellence Monsieur le Président,

Les INDIGNES burundais n’accepteront plus pour longtemps que l’épineuse question de la Commission Vérité et Réconciliation soit exclusivement réservée à votre parti politique ; car les blessures de notre passé peu glorieux n’ont épargné personne.

Excellence Monsieur le Président,

Le Burundi fait face à un marasme économique sans précédent. Ainsi le pouvoir d’achat du citoyen burundais s’affaiblie du jour au lendemain. Mais il y a une poignée de privilégiés qui nagent dans un océan d’opulence, une résultante de la corruption, de la concussion, du trafic d’influence et de la fraude fiscale.

Ainsi les INDIGNES vous informent qu’ils ne supporteront plus pour longtemps que le commerce, les marchés publics, les exonérations et la fraude fiscale soient exclusivement réservés aux couples :

  • Pierre NKURUNZIZA et BARANKIRIZA NAHUM
  • Alexis BAREKEBAVUGE et Aloys NTAKIRUTIMANA alias WAKENYA
  • Général Major Adolphe NSHIMIRIMANA et Vénerand NTIKAZOHERA
  • Clotilde NIZIGAMA et SUGURU Olivier
  • Général Major Godefroid NIYOMBARE et SUGURU Olivier
  • Commissaire Alain Guillaume BUNYONI et Nahum BARANKIRIZA
  • NGENDAKUMANA Jérémie, Evrard GISWASWA et Prosper HAKIZIMANA alias GISIGA
  • Clotilde NIRAGIRA et Vénerand NTIKAZOHERA

Ce monopole grossier et sauvage qui condamne les autres opérateurs économiques à la faillite et qui décourage les investisseurs étrangers asphyxie tout le peuple burundais. Il ne peut plus perdurer ! C’est une question de vie ou de mort. Par ailleurs signalons à toute fins utiles que ces privilégiés qui sont pour l’essentiel des militants de la vingt-cinquième heure du CNDD-FDD provoquent une indignation qui risque de détruire votre propre parti. Ce cercle mafieux fait trop de jaloux autour de vous et constitue une bombe qui  ne saura pas tarder à exploser pour le bonheur du peuple burundais.

Excellence  Monsieur le Président,

Les INDIGNES burundais ne supporteront plus  pour  longtemps que pour avoir du travail au Burundi, on doit d’abord adhérer à votre parti politique, CNDD-FDD et bénéficier du parrainage du cercle mafieux susvisé. Autant dire que le burundais qui n’est  pas membre de votre parti n’a pas le droit de gagner sa vie et partant  ne mérite  pas de vivre.

Excellence Monsieur le Président,

Les INDIGNES ne supporteront plus pour longtemps que votre pouvoir choisisse pour la presse les sujets à traiter et d’autres à occulter.

Cette restriction est une atteinte à la liberté de la presse qui appartient à un autre âge !

Excellence Monsieur le Président,

Les INDIGNES burundais ne supporteront plus pour longtemps que la mauvaise gouvernance et le non respect des droits de l’homme que vous avez érigé en mode de gouvernement, la maladresse et l’arrogance de votre patron de la diplomatie chassent systématiquement tous les bailleurs de fonds qui étaient au chevet du Burundi.

Excellence Monsieur le Président,

Nous insistons fortement pour que les mobiles de notre indignation soient levés dans les meilleurs délais sans quoi vous  aurez condamné à mort une large majorité de votre peuple ; or désormais nous avons pris la ferme résolution de refuser de mourir.

Dans l’espoir que notre cri d’alarme rencontrera votre sollicitude, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République l’expression de ma haute considération.

                                                        Pour les INDIGNES Burundais,

                                                        (Sé) Pancrace CIMPAYE

                                                        Porte Parole

CPI à :

-          Ancien Chef d’Etat (tous)

-          Parti Politique (Tous)

-          Le Corps Diplomatique

-          Confession Religieuse (Toutes)

-          La Société Civile

-          La Presse

NdlR : Nous publions la lettre avec rectificatif de Pancrace Cimpaye qui, dans sa première version, avait malencontreusement fait une confusion de nom.