L’armée veut une enquête "neutre" sur la mort d’un journaliste à Mogadiscio

@rib News, 13/10/2011 – Source PANA

Bujumbura, Burundi - L’armée burundaise a demandé mercredi, l’ouverture d’une enquête "neutre" destinée à clarifier les circonstances et les responsabilités exactes qui ont été dernièrement à l’origine de la mort d’un journaliste malaisien et la blessure d'un autre, suite à une fusillade entre la Force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) et des hommes armés non encore clairement identifiés, à Mogadiscio, la capitale somalienne.

Le journaliste malaisien de télévision privée, Mura Faisal Bin Mohamed, a été tué dans la fusillade, tandis qu'un autre, Aji Seragar Bin Mazlan, s'en était sorti avec des blessures.

L'incident meurtrier a poussé l’AMISOM à ordonner aussitôt une enquête suivant les procédures de l’Union africaine(UA) et les premiers éléments d’investigation établissaient que quatre soldats du contingent burundais avaient été impliqués dans la fusillade qui a ciblé une voiture dans laquelle circulaient les personnes agressées sur une route de l’aéroport de Mogadiscio.

L’AMISOM avait en conséquence, recommandé que les mis en cause soient suspendus de leurs fonctions et traduits en justice selon les procédures militaires et judiciaires de leur pays.

Dans un communiqué de presse rendu public mercredi à Bujumbura, le ministère burundais de la Défense nationale et des Anciens combattants s’est dit "profondément surpris par des communiqués de presse qui sont passés sur les ondes des radios étrangères pour incriminer quatre militaires de la paix du contingent burundais de l'AMISOM, alors que les conclusions de l'enquête ne nous sont pas encore parvenues".

"Face à cette situation, le ministère burundais de la Défense nationale et des Anciens combattants affirme ne pas reconnaître les conclusions de la commission d'enquête diffusées sur les ondes des différentes radios étrangères et propose la mise sur pied d'une commission d'enquête neutre, capable de mener des investigations minutieuses et fournir le rapport après consultations avec toutes les parties prenantes et l'écoute de tous les témoins, sans penchant aucun", souligne en substance le communiqué de presse.

Par ailleurs, "le ministère burundais de la Défense nationale réaffirme son engagement à secourir le peuple frère somalien en détresse et saisit l'opportunité de renouveler à la Commission de l'UA son vif soutien dans ses efforts visant à ramener la paix en Somalie", conclut le communiqué de presse.

Le Burundi et l’Ouganda sont les seuls pays africains qui ont accepté à ce jour de contribuer aux troupes de maintien de la paix de l’AMISOM.

Les soldats de l’AMISOM ont enregistré ces derniers temps des succès militaires à Mogadiscio face aux jeunes insurgés islamistes d’El Shebaab, opposés au pouvoir central somalien et à toute présence militaire étrangère.

La sécurité reste toutefois précaire dans ce pays de la Corne de l’Afrique qui se débat dans une guerre civile depuis plus de deux décennies.

Au moins 70 personnes ont été encore tuées au début du mois d’octobre et 150 autres blessées dans un attentat au camion piégé qui a été aussitôt revendiqué par El Shebaab.